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(02/12/2009 16:47:55)
La psychologie, secret de la réussite des méthodes agiles
Il n'y a pas de recette miracle garantissant le succès des projets informatiques. Et si les méthodes agiles proposent une approche innovante et stimulante, en privilégiant des équipes réduites et autonomes ainsi que des itérations courtes capables de produire rapidement des exécutables, elles ne représentent pas par elles-mêmes une assurance suffisante. Il faut porter une attention soutenue aux aspects humains, a expliqué Véronique Messager-Rota, lors d'une session très suivie - et largement applaudie - aux Valtech Days (conférence organisée par la SSII à Paris le 17 novembre dernier). « Dans la vraie vie, ce n'est pas tout à fait comme ça » Consultante, formatrice et coach, et désormais à la tête de son propre cabinet Ici & Demain, Véronique Messager-Rota a contribué à l'essor des méthodes agiles en France, notamment au sein de Valtech Training (l'entité formation de la SSII). Elle est également l'auteur de l'ouvrage de référence 'Gestion de projets: vers les méthodes agiles'. Pour lequel elle a émis un mea culpa : « La littérature agile décrit souvent un monde idéal - j'y ai participé avec la première édition de mon livre. Les équipes y sont auto-responsabilisées, elles ont le sens du collectif, sont capables d'assumer collectivement l'échec, ont comme valeurs le courage, l'honnêteté, la simplicité et sont donc capables de reconnaître des difficultés... Le 'pair programming' [NDLR : méthode consistant à faire travailler les développeurs en duo] fonctionne, le changement est source de motivation, le client est toujours totalement disponible, tout le monde effectue son reporting quotidien sans avoir l'impression d'être contrôlé... Mais dans la vraie vie, ce n'est pas tout à fait comme ça. » « Mettre des individus ensemble, cela ne fait pas forcément une équipe » Au cours des projets suivis lors de sa collaboration avec Valtech, la consultante a pu identifier plusieurs points bloquants pouvant conduire à l'échec. « Mettre des individus ensemble, cela ne fait pas forcément une équipe, constate Véronique Messager-Rota. On observe des résistances. Tout le monde n'aborde pas le changement de la même façon. Il n'y a pas nécessairement d'esprit d'entraide, d'ailleurs on n'ose pas toujours demander de l'aide. Les rétrospectives peuvent se transformer en recherche de coupable. Il y a ceux qui ne parlent pas pendant les rétrospectives, ceux qui sont toujours en retard aux 'daily scrums' [NDLR : réunions quotidiennes rapides de mise au point prévues par la méthode Scrum], voire qui les boudent. Des chefs de projet qui s'accrochent à leur diagramme de Gantt pour ne pas avoir l'impression de perdre le contrôle... » Depuis sa formation en coaching chez HEC en 2007-2008, la consultante sait désormais mettre un nom sur ces attitudes, et comment les aborder et désamorcer les risques de conflits. Le tout, dit-elle, est de comprendre la dimension psychologique qu'implique pour beaucoup le passage à une nouvelle méthode de travail. « Les gens perdent leurs repères, certains se trouvent trop exposés, ont peur de l'erreur, d'autres ont peur de ne plus voir leur expertise reconnue... » Savoir écouter et accompagner les développeurs dans une sorte de « processus de deuil » Pour gérer au mieux cette situation, le premier conseil de Véronique Messager-Rota est de « bien se connaître : il faut à la fois s'accepter et accepter les autres ». Autrement dit, avoir une attitude ouverte, positive, afin de pouvoir adapter son mode de communication à chacun. Osant le néologisme, la formatrice explique qu'on a tous des attitudes « écoutricides » (tendance au monologue, aux jugements péremptoires, ou simplement manque d'attention) qu'il faut identifier et écarter, au profit de « styles d'écoute » adaptés aux différents interlocuteurs. Quoi qu'il en soit, dit-elle encore, les développeurs amenés à participer à une équipe agile devront en passer par ce que les psychologues appellent le processus de deuil : déni (c'est une mode, ça passera), colère (pas à moi, avec mon expérience !), marchandage (oui mais...), dépression (bon, puisqu'il le faut), rebond (il y a des choses bien), projection (ce que je pourrais apporter) et construction (l'importance de mon rôle). « Tout le monde suite ces étapes, même si on ne franchit pas tous le gué au même rythme. Il est important de respecter cette évolution, de l'accompagner. » Le chef de projet doit instaurer un « cadre de confiance » [[page]] Le chef de projet doit instaurer un « cadre de confiance » Le rôle du chef de projet est probablement celui qui change le plus, puisque c'est à lui que revient le rôle de constituer « le cadre de la confiance qui doit régner au sein de l'équipe ». Véronique Messager-Rota conseille pour cela « d'avoir un style moins directif, d'être exemplaire, de partager la prise de décision, d'accorder un droit à l'erreur puisque les méthodes agiles stipulent qu'on est en apprentissage continu, de protéger son équipe par rapport à la hiérarchie et au client ». Protéger son équipe ne veut pas dire qu'on ne peut pas procéder à certains ajustements, ou rappels à l'ordre. Le tout étant de le faire avec doigté - comme tout bon manager, méthodes agiles ou non, devrait savoir le faire. « Il faut savoir donner des signes de reconnaissance, bannir les jugements de valeur négatifs sur les personnes, se rapporter aux faits, aux actes. » « Il y a aussi des étapes invariables dans la constitution de l'équipe, prévient encore Véronique Messager-Rota : création et structuration (phase de socialisation), tension et besoin de reconnaissance (émergence des personnalités), régulation et connaissance (chacun donne un sens à sa contribution personnelle), synergie et stimulation (travail en synergie, efficace), séparation (il faut anticiper la fin d'un projet et la façon dont chacun vivra cela). » Ce cycle peut bien sûr être remis en cause lors du départ d'un membre ou de l'arrivée d'un nouvel équipier. « Un changement peut amener à régresser et à repasser par ces étapes. » Pour atteindre au plus vite la phase de travail efficace, le chef d'équipe devra identifier au mieux les aspirations de chacun pour distribuer les rôles. En dépit de tous les efforts de communication, certains seront toujours réfractaires Même avec ces conseils et ces pratiques en tête, Véronique Messager-Rota reconnaît que le succès n'est pas garanti à 100%. A une participante qui expliquait que dans son équipe, un développeur vétéran restait bloqué à l'étape de la colère, la consultante a admis que « il y a parfois des projets où il faut laisser les gens sur le côté ». Autre écueil : hormis cette session, et un chapitre plus étoffé sur le sujet dans la seconde édition du livre de Véronique Messager-Rota, l'aspect humain - autrement dit l'accompagnement au changement - des méthodes agiles est rarement pris en compte. Et vendre à sa hiérarchie une prestation de ce type, alors même qu'on cherche à bousculer « le bon vieux cycle en V », n'est pas chose aisée, reconnaît la consultante. « Il est vrai qu'obtenir un financement est la problématique numéro un, je ne le cache pas. Mais comme j'ai une double casquette, je profite de mes missions d'accompagnement des projets pour intervenir sur les aspects humains. Et j'espère qu'à l'avenir, Valtech inclura cela dans ses propositions commerciales. » (...)
(01/12/2009 13:42:25)La réforme du lycée prévoit un enseignement de spécialité informatique en 2012
Dans le cadre de la réforme du lycée, la série S va prochainement bénéficier d'un enseignement en informatique. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, l'a indiqué il y a quinze jours, à l'occasion du salon européen de l'éducation. En 2012, deux heures hebdomadaires d'informatique et sciences du numérique seront proposées en option aux Terminales avec les mathématiques, les sciences physiques et les sciences de la vie et de la terre. Cet ajout vient d'être salué par l'association EPI (Enseignement public et informatique) et par le groupe de travail ITIC de l'Asti (fédération des associations françaises des sciences et technologies de l'information) qui rappellent que « les TIC constituent un gisement d'emplois considérable ». Pour assurer ces cours, les deux organisations évoquent, dans un communiqué publié hier, les compétences qui existent déjà dans ce domaine parmi les enseignants des expérimentations en cours et des autres disciplines ayant des diplômes en informatique. Selon elles, des mises à niveau pourraient par ailleurs être organisées par des universités prêtes à le faire dès le deuxième semestre de l'année scolaire et universitaire en cours. Fin septembre, Luc Chatel avait par ailleurs annoncé la future présentation d'un grand plan de développement du numérique dans les établissements scolaires. Ce plan devrait être opérationnel en 2010. Il doit s'appuyer sur les conclusions de la mission de réflexion confiée par François Fillon à Jean-Michel Fourgous pour la promotion des TIC dans l'enseignement scolaire. Le rapport de cette commission doit être remis le 21 janvier prochain. Dans le domaine de l'enseignement des sciences du numérique, une chaire d'informatique a été inaugurée il y a quelques semaines au Collège de France par Michel Cosnard, président de l'Inria, et Pierre Corvol, administrateur du Collège de France. Les cours, gratuits et ouverts à tous, seront assurés par Gérard Berry et diffusés sur le Web. (...)
(27/11/2009 17:01:14)Le PDG d'Avanquest entre au conseil d'administration de Syntec Informatique
La représentativité des éditeurs de logiciels gagne un peu de terrain au conseil d'administration de Syntec Informatique avec l'arrivée de Bruno Vanryb, PDG d'Avanquest Software, société d'édition de logiciels pour le grand public, (ex-BVRP Software). Au printemps dernier, déjà, Viviane Ribeiro, présidente de Lefebvre Software, éditeur de solutions de gestion financière, avait intégré le comité exécutif de la chambre professionnelle qui compte aussi Romain Hugot, directeur de Sage France. Sur les vingt-huit membres du conseil d'administration de la chambre professionnelle, huit représentent désormais le monde de l'édition de logiciel. Aux côtés de Gérard Claverie, 1er vice président de Syntec Informatique et vice président du conseil de surveillance de l'éditeur Générix Group, figurent aussi Pascal Rialland, DG de SAP France, Eric Boustouller, PDG de Microsoft France, Eric Bantegnie, président d'Esterel Technologies et Philippe Ozanian, DG d'Infovista. Mais les acteurs des services restent majoritaires avec dix-huit membres siégeant au Collège Conseil et services informatiques et deux au Collège Conseil en technologies. Cette volonté réaffirmée de Syntec Informatique de donner plus de voix aux éditeurs dans ses structures a peut-être été aussi suscité par les initiatives qui se multiplient dans ce domaine, notamment du côté de l'Afdel, association française des éditeurs de logiciels créée fin 2005. Mieux faire connaître l'énorme vivier d'éditeurs en France et tenir compte de leur diversité Président d'honneur de Middlenext, association représentant des valeurs moyennes cotées, Bruno Vanryb fut aussi président de l'association d'entrepreneurs Croissance Plus. En rejoignant les instances dirigeantes de Syntec Informatique, il compte apporter son expérience des relations avec les pouvoirs publics pour mieux faire connaître son secteur d'activité. « Le métier d'éditeur de logiciels est très mal cerné en France. On connaît très bien les sociétés de services et les très grands éditeurs, comme Microsoft, ou encore ceux qui sont spécialisés sur un créneau, comme Dassault Systèmes sur la CAO, ou sur un métier - les médecins par exemple. Mais on méconnaît les éditeurs plus généralistes. On ne sait pas qu'il y a en France un vivier énorme d'éditeurs de logiciels. » Le PDG d'Avanquest constate que les pouvoirs publics appréhendent mal ce secteur qui n'est donc pas considéré comme un secteur prioritaire, alors qu'il s'est bien développé dans d'autres pays, aux Etats-Unis notamment. « Le retard que l'on constate en France n'est pas lié à un manque de compétences des acteurs, mais à une méconnaissance, insiste Bruno Vanryb. Les Français ne savent pas qu'ils ont des leaders, comme Ubisoft par exemple, qui est en concurrence directe avec les leaders internationaux du jeu vidéo. » Le marché des logiciels grand public sur lequel évolue Avanquest est un secteur très internationalisé. C'est une certaine forme d'édition de logiciels qui offre l'intérêt de représenter des éditeurs français aux Etats-Unis. « Jean Mounet et son conseil d'administration ont bien compris, et je les en remercie, que nos métiers d'éditeurs de logiciels étaient très divers et que Syntec Informatique devait être représentatif de cette diversité, apprécie Bruno Vanryb. Avanquest est peut-être, par son côté grand public, un peu plus sur le devant de la scène que d'autres éditeurs. Cela permettra peut-être de donner un coup d'accélérateur. » Bruno Vanryb prône l'investissement, rejette les subventions [[page]] En acceptant de venir renforcer le pôle éditeur d'une organisation comme Syntec Informatique, « qui a bâti une présence forte, historique et légitime en raison du poids qu'elle représente dans l'industrie en termes de chiffre d'affaires et d'emplois », le président d'honneur de MiddleNext souhaite mettre au service de l'édition sa « très grande expérience des actions qui permettent de faire connaître les entreprises et les filières auprès des pouvoirs publics. » Il rappelle au passage qu'il est totalement hostile à toute forme de subventions. En revanche, il trouve intéressant qu'un organisme comme le FSI (fonds stratégique d'investissement) s'intéresse à des entreprises de technologies. Sa société, Avanquest, vient d'en bénéficier puisque le fonds a décidé d'y investir 9 millions d'euros pour l'aider à se développer à l'international. Le marché grand public : un autre éclairage sur le métier d'éditeur Les métiers représentés par Syntec Informatique sont essentiellement tournés vers les entreprises alors qu'Avanquest vend d'abord au grand public et aux TPE/PME. Au conseil d'administration de la chambre syndicale, c'est avec Microsoft et peut-être Infovista que la société de Bruno Vanryb a le plus de points communs. « Sur le grand public, nous faisons le même métier que Microsoft mais avec une taille de PME. Nous réalisons un pourcentage énorme de nos ventes sur Internet, environ 14 ou 15 M€ en téléchargement chaque année avec un panier moyen inférieur à 20 euros, explique le PDG. C'est intéressant car c'est une autre façon de faire ce métier d'éditeur de logiciels. L'activité et le poids relatif d'un éditeur qui réalise un chiffre d'affaires annuel de 100 M€ auprès des entreprises, avec une centaine de produits vendus, ne peut pas être vraiment comparé à un éditeur qui diffuse des centaines de milliers de produits par an sur le marché. » Vu sous cet angle, Bruno Vanryb pense que son expérience du grand public peut lui permettre d'apporter un autre éclairage sur le métier d'éditeur. (...)
(24/11/2009 10:46:07)La première promotion d'ingénieurs z/OS de la zAcademy a été certifiée par IBM
IBM a certifié la première promotion de la zAcademy, un cycle d'enseignement mis au point par le constructeur en partenariat avec Sogeti et La Banque Postale. Pour cette première édition, ce sont 10 professionnels de la SSII et de la banque qui ont été formés et certifiés en tant qu'ingénieurs systèmes z/OS. Le programme, qui s'est étalé de décembre 2008 à novembre 2009, a consisté en « un parcours théorique et pratique spécialisé dans les technologies mainframes et appliqué au domaine de la banque ». De fait, les grands systèmes ne sont pas franchement les plus prisés par les jeunes générations, et la pyramide des âges nécessite un certain renouvellement, comme l'explique dans un communiqué Philippe Blin, DSI de La Banque Postale. Il s'agit pour lui d' « offrir des perspectives d'évolution, organiser la transmission du savoir-faire des experts partant à la retraite, investir sur la formation des jeunes ingénieurs... » Le partenariat est formé pour une durée de trois ans. La deuxième session de formation commencera en janvier prochain. (...)
(16/11/2009 17:07:56)L'EMSI Grenoble publie un référentiel de compétences IT complémentaire à celui du Cigref
L'EMSI Grenoble (Ecole de Management des Systèmes d'Information de Grenoble) vient de publier un référentiel des compétences des métiers des systèmes d'information. Basé sur celui des emplois-métiers mis au point par le Cigref depuis 2005, ainsi que sur les contributions de plusieurs organismes et entreprises (La Poste, SNCF, CNFPT, APEC...), ce référentiel vise avant tout à définir les cursus de formation de l'EMSI et les critères d'évaluation des VAE (validations des acquis de l'expérience). Mais son usage dans les entreprises ou administrations relève évidemment d'une autre problématique : identifier les compétences nécessaires à l'exécution d'un métier relatif aux SI. Un référentiel pour les offreurs et les utilisateurs de technologie Pour éviter de se limiter à des définitions propres aux grands groupes où la parcellisation des tâches est plus importante que dans les PME, ce référentiel tient compte, pour chaque compétence-métier, de variantes et surtout de niveaux (notion, application, maîtrise, spécialiste, expert) sur quatre axes : connaissances, savoir-faire, savoir-être et capacités cognitives. De plus, il s'adresse autant aux offreurs qu'aux sociétés utilisatrices de technologies. Les compétences-métiers correspondent d'ailleurs davantage à des domaines qu'à des postes précis, ceux-ci se trouvant plutôt dans les différents niveaux. Dans les domaines, on trouve ainsi « conception/développement », « production/exploitation » ou « conduite de projets ». Avec HP et le Cigref, l'école publie également un livre blanc sur l'évolution des compétences dans les systèmes d'information. Tout développeur doit connaître le métier pour lequel il développe[[page]] Tout développeur doit connaître le métier pour lequel il développe D'après l'étude amont(*) qu'a réalisée l'EMSI avant de publier ce référentiel, la première compétence requise pour un manager du SI (à commencer par le DSI) est... la connaissance du métier de cette entreprise. « Même le développeur Java doit connaître le métier de son client interne », indique Renaud Cornu-Emieux, directeur de l'EMSI. Christian Pilaud, DG SI et logistique d'Accor Services et enseignant à l'EMSI, renchérit : « Le mode guichet avec un cahier des charges, s'il a jamais fonctionné un jour, ne fonctionne plus du tout aujourd'hui et le développeur doit donc connaître le vocabulaire, les process et les urgences de celui pour qui il travaille ». Le manager du SI, éventuellement futur DSI, doit également être en mesure d'impulser la conduite du changement et l'adhésion aux évolutions technologiques. Il doit aussi être un parfait gestionnaire des achats, y compris des externalisations, et savoir distinguer ce qui relève du stratégique ou, au contraire, de la 'commodité'. « Si le DSI se préoccupe surtout de commodités au lieu de s'occuper du stratégique, il perd du poids » assène Renaud Cornu-Emieux. Enfin, le manager du SI doit être un expert de la veille technologique et du recueil des innovations susceptibles d'apporter de la valeur à son organisation. (*) Etude synthétisée dans le livre blanc publié avec le soutien de HP sur l'évolution des compétences dans les systèmes d'information. (...)
(10/11/2009 15:44:19)L'informatique enseignée au Collège de France
« Une ultime reconnaissance : l'informatique enfin considérée comme une science. » C'est en ces termes que le président de l'Inria, Michel Cosnard, a salué la création d'une chaire « Informatique et sciences numériques » au Collège de France. Lors d'une présentation mardi 10 dans ce haut lieu de la culture et de l'enseignement français, Michel Cosnard et Pierre Corvol, administrateur du Collège de France, ont expliqué que le succès rencontré par le cours du professeur Gérard Berry en 2007/2008 leur avait donné l'idée de pérenniser la chose. Les deux institutions ont ainsi collaboré et décidé la création d'une chaire annuelle, en s'engageant sur un programme de 5 ans. Les cours donnés au Collège de France sont d'accès libre et gratuit pour tous. Une cinquantaine de chaires permanentes sont tenues par des professeurs titulaires. A côté de ce socle historique, des chaires annuelles commencent à voir le jour depuis quelques années. L'enseignant et donc la thématique abordée y changent chaque année. « Ce qui permet de multiplier les points de vue », explique Gérard Berry. « Un trou absolument majeur à combler dans l'enseignement » Ingénieur, docteur, chercheur à l'Inria, distingué à plusieurs reprises, Gérard Berry, avait donné un cours intitulé « Pourquoi et comment le monde devient numérique » en 2007/2008, dans le cadre de la chaire d'innovation technologique Liliane Bettencourt. Mais pour lui et les autres acteurs de l'entrée de l'informatique au Collège de France, il était évident qu'il fallait aller plus loin. « Parce que les gens ne savent pas ce qu'est l'informatique, explique-t-il. Les gens d'un certain âge voient l'informatique comme un objet étranger, et certains commencent à l'apprivoiser. Pour la nouvelle génération, l'informatique est tout simplement là, comme le vélo ou autre chose. Mais les deux générations sont ignorantes en la matière, pour des raisons différentes. Il y a un trou absolument majeur à combler dans l'enseignement. [...] En France, quand on parle de fracture numérique, on se polarise sur la nécessité de rattraper le retard en tant que consommateur, alors que le véritable problème c'est rattraper le retard en tant que créateur. Cela commence par l'éducation, car être créateur, c'est un état mental : il faut d'abord comprendre les choses. » Faire aimer l'informatique aux enfants Passionné et passionnant, Gérard Berry estime qu'on peut délivrer un enseignement à la fois drôle et intelligent en la matière. « Les jeunes ne s'intéressent pas à la façon dont leur MP3 ou leur logiciel de peer-to-peer fonctionne parce que personne ne leur dit qu'on peut s'y intéresser. Dès qu'on le fait, ils trouvent ça formidable. » Fort d'une expérience réussie avec des collégiens, il dit : « J'ai été promu auprès des 6-9 ans. » Cette fois, il leur a montré que les additions et multiplications qu'ils étaient en train d'apprendre étaient en fait de l'algorithmique. « C'est-à-dire des choses qui ne demandent pas de la pensée, mais de l'automatisme. Et quand les enfants comprennent qu'une couleur, c'est un mélange de trois nombres, ça les fait aimer l'informatique. » Calcul séquentiel, parallélisme, calcul diffus... [[page]] Son cours 2009/2010 au Collège de France s'adressera à des adultes, toutefois il reprendra cet enseignement à la base, en partant des algorithmes. « Car c'est la plus grande difficulté à laquelle on est confronté : comment combler le fossé entre d'un côté l'homme, intuitif, intelligent, lent et pas très rigoureux, et d'un autre côté la machine, stupide, rapide, consciencieuse... » Le cours, « Penser, modéliser et maîtriser le calcul informatique » suivra un ordre chronologique, abordant la théorie de la calculabilité (élaborée dans les années 30), le calcul séquentiel (qui a donné les langages de type C ou Java), puis le parallélisme, problématique actuelle avec les architectures multicoeurs et de nouveaux types de bugs « extrêmement sournois », pour finir sur le modèle du calcul diffus, quand des millions de ressources reliées par Internet sont susceptibles d'oeuvrer de concert. Hormis le cours inaugural, chaque cours sera suivi d'un colloque animé par « une sommité mondiale », invitée par Gérard Berry. Favoriser la connaissance et la diffusion auprès des Français - sur place et via le Web Les frais de cette chaire - environ 300 000 euros par an tout compris - sont pris en charge à parts égales entre le Collège de France et l'Inria. Michel Cosnard justifie cet investissement très simplement : la vocation de l'Inria est de favoriser la connaissance et sa diffusion. « La recherche [en informatique] doit continuer. Nous devons être présents dans le concert des nations. Il faut donc susciter des vocations. Mais pour s'engager dans une voie qui est difficile, il faut savoir ce dont on parle, et ce dès la prime enfance, je dirais, or pour l'instant nous en sommes loin. » Et si les cours du Collège de France ne toucheront pas le jeune public, il existe tout de même un impact indirect. Le simple fait pour l'informatique d'avoir droit de cité dans « cet immense phare de la connaissance », pour reprendre les propos de Michel Cosnard, donne plus de légitimité dans les débats sur l'introduction de l'informatique dans l'enseignement scolaire - « et pas pour apprendre à se servir de Word ou d'Excel », précise Gérard Berry. La leçon inaugurale aura lieu le jeudi 19 novembre à 18 heures. Pour ceux qui ne pourraient se déplacer, les cours seront enregistrés, et diffusés ensuite sur le Web. C'est l'autre intérêt des chaires annuelles, explique Pierre Corvol : leur financement par des partenaires permet de mettre en oeuvre ce type de moyens. Selon l'administrateur du Collège de France, « 5 millions d'heures ont été téléchargées l'année dernière, et 20% des internautes sont hors de France ; il y a donc aussi une traduction en anglais à assurer ». (...)
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