Cependant, partager ses propres données comme utiliser les données de tiers restent des démarches perçues comme porteuse de risques. Le besoin de contrôler les données partagées est ainsi le premier frein à l'adoption d'une démarche d'ouverture cité par 60% des répondants. Assez logiquement, 52% des répondants estiment que cela risquerait de donner des informations à des concurrents et 48% craignent les aspects juridiques soulevés.
La réutilisation des données partagées par d'autres, notamment des collectivités locales, est, quant à elle, surtout liées à des problématiques d'accès et de qualité : la fraîcheur incertaine des données (60% des répondants) voire leur qualité propre (51%) sont ainsi citées à côté de la dispersion des données disponibles (58%) et la méconnaissance des données disponibles (57%) voire simplement de l'endroit où les récupérer (53%).
Assez bizarrement, la pérennité de la disponibilité des données n'est pas citée parmi les items les plus importants. Sans doute est-ce lié au fait que, aujourd'hui, les données partagées sont essentiellement publiques et du fait d'une démarche politique de longue haleine.
Un problème d'organisation et de technologie
Mais partager ses données pose aussi un autre problème de base : qui décide quoi partager ? Qui décide quoi réutiliser ? « La question est abordée de façon très transverse dans l'entreprise et si, aujourd'hui, il n'existe pas de Chief data officer, les procédures comme les attitudes devraient beaucoup bouger dans les mois à venir » prophétise Martin Duval.
Valérie Guimet ajoute : « ce que nous retenons de l'expérience bordelaise, c'est aussi que le partage de données ne se fait pas en appuyant sur un bouton. Il faut faire un vrai travail sur les formats et la pureté des données pour qu'elles soient utiles et utilisables par des tiers. »
Logiquement, Bluenove recommande de préparer minutieusement l'ouverture de ses données comme la réutilisation des données de tiers. Cela passe déjà par un choix (ou une acceptation) d'un modèle de partage : partage limité ou total, gratuit ou payant, ciblé ou en « mode public »... Pour débloquer la démarche et éviter son enlisement, Bluenove invite également à se lancer rapidement avec un partage limité en attendant d'étendre la démarche sur plus de données ou des modèles plus audacieux. L'ouverture, bien entendu, doit être animée, comme n'importe quelle démarche communautaire si l'on souhaite que son écosystème joue le jeu. Enfin, même si le ROI direct n'est pas l'objectif, définir des outils pour mesurer le retour sur investissement attendu est nécessaire pour justifier la démarche. Ce ROI est en général indirect, par l'apport secondaire du service proposé par un tiers.
A ce jour 43% des répondants déclarent avoir une envie de pratiquer l'open-data mais seulement 17% ont une vraie démarche en cours. Force est de constater que le sujet est loin d'être mature.
Open Data, le partage de données reste toujours associé à un risque
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