Ceci dit, il reste que les motivations majeures tant à partager des données qu'à utiliser des données partagées par des tiers sont au nombre de trois : améliorer la satisfaction client (63% des répondants pour partager, 65% pour réutiliser), développer l'innovation (60% pour partager, 69% pour réutiliser) et améliorer l'offre de services ou de produits (59% et 70%).
La Poste réfléchit actuellement à partager davantage de données liées au courrier. Ces données ne sont pas nécessairement fiables et le partage pourrait viser à en améliorer la qualité dans une logique gagnant-gagnant avec ses utilisateurs. « Partager les données relatives aux plis non-distribués pourrait nous aider à faire baisser ce taux de non-distribution en ayant recours aux services des tiers qui ont intérêt à l'amélioration de nos services » mentionne ainsi Bernard Haurie, directeur de l'innovation et du développement des services du groupe La Poste. Mais il précise aussitôt : « nous allons très doucement car il ne s'agit pas de partager n'importe quoi n'importe comment, par exemple en portant atteinte aux droits individuels, mais aussi pour garantir que le partage aura une certaine pérennité ».
L'ouverture des données, comme le rappelle l'étude Bluenove, créé un écosystème de trois acteurs : l'émetteur des données rendues publiques, les réutilisateurs qui vont créer un outil et permettre un usage à partir de ces données, et les consommateurs finaux qui vont bénéficier de cet outil ou de cet usage. De fait, « changer brutalement sa politique de partage de données ou tromper sur la qualité des données partagées déstabiliserait l'écosystème de l'entreprise et porterait gravement atteinte à son image » explique Martin Duval.
Pas tout, tout de suite, avec tous
Le partage des données peut être limité, notamment dans les personnes ayant accès à ces données. Ainsi, Jérôme Introvigne, directeur marketing du groupe Poult, le leader français du biscuit sous marque de distributeur, indique : « nous avons un gros besoin d'innovation et nous voudrions développer une véritable co-innovation avec d'autres entreprises non-concurrentes et des laboratoires de recherche ». Mais certainement pas ouvrir tout à tous les vents.
L'innovation est aussi le moteur du partage de données à la SNCF. Patrick Ropert, directeur de la communication de la SNCF, expose : « nous transportons un million de personnes par jour mais chacune attend un service individualisé. Cela n'est possible qu'en recourant à des services innovants développés par des tiers avec nos données. Aux Etats-Unis, il existe une application qui croise des données issues des transports publics avec des données du marché immobilier pour permettre à chacun d'optimiser le choix de son lieu de résidence. »
Open Data, le partage de données reste toujours associé à un risque
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