En novembre dernier, la ville de Munich avait déclaré qu'elle abandonnait Windows pour sa propre distribution Linux, LiMux, affirmant qu'une telle migration lui avait permis d'économiser plus de 11 millions d'euros. Mais une étude commandée par Microsoft à HP pour estimer le TCO (coût total de possession), et dont l'hebdomadaire allemand Focus s'est fait l'écho en début de semaine, suggère que les chiffres avancés par la municipalité sont erronés. Le rapport avance même que la ville aurait pu économiser 43,7 millions d'euros si elle était restée fidèle à Microsoft. « Si Munich avait conservé Windows XP et Office 2003, au lieu d'opter pour Linux et OpenOffice.org, elle aurait économisé de l'argent », affirmerait l'étude. Selon Focus, le rapport indique que « si Munich avait conservé l'OS de Microsoft (hors frais de licence), cela lui aurait coûté 17 millions d'euros, alors que la solution alternative va lui coûter près de 61 millions d'euros ».
Selon le rapport, dans ses calculs la municipalité n'aurait pas pris en compte toutes les dépenses liées à la migration. Par exemple, celui-ci avance que la ville a mis en balance une migration vers une version de Linux vieille de 10 ans et une autre vers une version plus récente de Windows, probablement Windows 7. Toujours selon le rapport, si la ville avait conservé Windows, elle n'aurait pas eu besoin d'acquérir de nouveau logiciel. En outre, 25 % des postes de travail seraient toujours sous Windows, toutes les applications ne pouvant migrer vers Linux, indiquerait encore le rapport.
HP et Microsoft refusent toujours de communiquer l'étude
Mais, alors que le salarié de HP en charge de l'étude a livré les résultats à un journal allemand, HP et Microsoft hésitent à en diffuser les conclusions plus largement. « L'étude a été commandée par Microsoft à HP Consulting à des fins internes », a déclaré hier Astrid Aupperle, la responsable de la communication de Microsoft en Allemagne. L'étude TCO sur la migration de la ville de Munich vers Linux a été commandée pour « en tirer des recommandations pour d'autres projets », a-t-elle déclaré, refusant de faire tout autre commentaire. Anette Nachbar, porte-parole de HP, a également confirmé que « depuis la commande du rapport par Microsoft, HP s'est refusé à tout commentaire ».
Mais Roy Illsley, analyste principal chez Ovum « a du mal à comprendre comment un déploiement Windows peut coûter moins cher que Linux». Celui-ci se demande aussi pourquoi Microsoft ne veut pas publier une étude qui conclut que Windows est plus économique que Linux. « Je pense qu'en le lisant, les responsables de Microsoft ont dû se demander s'il n'y avait pas des erreurs », a-t-il ironisé.
Le DSI de Munich récuse les éléments de l'étude
Après la lecture de l'article de Focus, Karl-Heinz Schneider, chef des services informatiques IT@M de la municipalité de Munich, a immédiatement demandé à Microsoft de lui fournir l'étude, comme il l'a déclaré dans un communiqué publié par la ville mardi. « Cependant, Microsoft a également refusé de le lui envoyer », a déclaré Stefan Hauf, porte-parole de la ville. « Ce que j'ai pu lire dans la presse à ce jour me fait fortement douter de la validité de ce rapport », a encore déclaré Karl-Heinz Schneider dans un communiqué transmis par courriel. « Par exemple, l'étude néglige tout un pan d'économies réalisées grâce au projet, près de 7 millions d'euros, en ignorant le coût des licences que nous aurions eu à payer pour les produits Microsoft, si nous avions choisi de conserver Windows », a expliqué le chef des services informatiques IT@M de la municipalité de Munich.
Linux à Munich contesté par un rapport secret de Microsoft
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Réactions
Microsoft et Hewlett-Packard ont décidé de garder sous le coude une étude sur le coût réel de la migration vers Linux de la ville allemande de Munich. La municipalité avait affirmé que le passage de Windows NT à Linux lui avait permis d'économiser plusieurs millions d'euros. Mais, selon les informations communiquées à un journal allemand par un salarié de HP chargé de l'étude, ces chiffres sont erronés. Au final, l'étude secrète - et déjà contestée - conclut que la solution Microsoft aurait coûté moins cher à la ville que la migration vers Linux.
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Déjà la rumeur provient de la part de ceux qui ont perdu le marché....
Signaler un abusOn ne peut pas être juge est partie.
Les chiffres annoncées sont certainement loin de la vérité et certainement inventés ou "gonflés" pour décourager d'autres villes de faire pareil.
Et même si c'était vrai, tout changement demande un effort.
Il ne faut pas voir cela à court terme, mais à long terme.
D'un coté de la balance une migration définitive vers du gratuit et de l'autre une éternelle servitude perpétuelle qui coutera de plus en plus cher.
C'est comme le double vitrage ou le chauffe eau solaire, cela demande un effort au début et puis c'est des économies à vie.
@Jack
Signaler un abusVous avez parfaitement résumé la situation. Le modèle économique de MS fait qu'il est presque obligatoire de renouveler la parc informatique suite à des changements de produits abandon de XP (non maintenu). Cette solution Munichoise devrait faire florès dans notre économie française.
C'est sûr qu'il est moins coûteux de garder un XP/office2003 que d'installer quoi que ce soit de nouveau fût il gratuit. Mais là n'est pas la question. Si on écoute MS il faut changer d'O.S. (client et serveurs) tout les trois à cinq ans, former tout le personnel, racheter les logiciels et souvent les matériels aussi. Après quoi on n'a plus qu'à faire les comptes de ce qui ne marche plus...
Signaler un abusLinux une fois qu'on l'à on le garde, on le met à jour gratuitement mais seulement si on en a besoin, si on à de bonnes capacités techniques en interne on en fait ce qu'on veut. Mais surtout, on ne se posera plus le problème dans trois à cinq ans, on sait qu'on ne migrera pas vers Windows xxx, que ce qu'on à économisé n'est pas le coût d'une migration mais l'essentiel du coût de toutes les migrations à venir.
Et puis... Franchement... Windows... au départ... c'est pas un OS, plutôt une interface pour Excel.