La légèreté de ces arguments pourrait également être l'illustration du caractère dogmatique entourant la décision des communes de doter leurs bureaux de vote d'ordinateurs. La recherche à tout crin de la modernité pourrait ainsi se faire au détriment des principes scientifiques les plus élémentaires, comme ceux permettant de mesurer la sincérité d'un scrutin réalisé de façon dématérialisée. Dès lors, on comprend pourquoi les observateurs stigmatisant les dangers qu'entraînent les machines à voter sont fréquemment taxés de technophobie. Illustration avec le Forum des droits sur Internet qui, dans un rapport de décembre 2007, indiquait que les réclamations formulées étaient « le fait de quelques personnes particulièrement hostiles au vote électronique et en opposition ». Les technophiles parmi les plus vigilants Pourtant, les principaux détracteurs de ce mode de consultation électoral sont précisément férus de technologie. Une assertion vérifiée par notre sondage flash, organisé en mai 2007 : une large majorité de nos lecteurs exprimaient leur conviction que les machines à voter constituent un danger pour la sincérité du scrutin. Le rapport du FDI n'émeut ni n'étonne Chantal Enguehard : « Il s'agit un club où l'on discute de choses sur lesquelles on n'a pas de compétence, qu'on ne fait reposer sur aucune étude scientifique, où on distille de l'idéologie ». Rappelons que la présidente du FDI, Isabelle Falque-Pierrotin, est également chargée des questions relatives au vote électronique au sein de la Cnil, qui s'est illustrée par son assourdissant silence sur les dangers induits par le vote dématérialisé. Au final, l'étude présentée par Chantal Enguehard ne cherche pas à jeter l'opprobre sur les machines à voter mais « à montrer qu'il est nécessaire de conduire un examen plus approfondi, à observer ce qui se passe dans les bureaux de vote et à analyser le fonctionnement des machines ». L'enjeu - la confiance accordée par les citoyens au processus électoral - est crucial pour que perdure la véracité de la phrase d'Abraham Lincoln : « Un bulletin de vote est plus fort qu'une balle de fusil. »
Les machines à voter continuent de faire couac
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