La numérisation coûte très cher. La BnF en estime le coût à 40€ par livre. Le New York Times évalue, quant à lui, le budget nécessaire entre 350 et 400 M€. Des sommes à la charge des finances de chaque pays. Par ailleurs, numériser les 8 millions d'ouvrages restant en deux ans revient à faire deux fois mieux que Google Books avec 7 millions d'exemplaires numérisés en quatre ans. A cette promesse inconsidérée, il faut ajouter l'extrême complexité de l'interfaçage et de l'indexation de chacune des ressources nationales avec le portail Europeana. Pour faire fonctionner la bibliothèque, où ne travaillent pour l'instant que quatorze personnes, la Commission ne prévoit que 2 M€ de budget annuel. Enfin, pour faire bonne mesure dans la démesure, l'ambition des concepteurs ne s'arrête pas là. Ils veulent aussi mettre en place des outils de traduction automatique dans la trentaine de langues européennes et proposer à tous les utilisateurs une interface interactive et personnalisable à la pointe du Web 2.0. Au niveau des budgets européens, Europeana, ce n'est pas un projet, mais plusieurs dizaines qui s'imbriquent les uns dans les autres. Grâce au financement de tous ces programmes de recherche, l'Europe peut ainsi afficher un budget de développement de l'ordre de 160 M€. Même si elle est impressionnante, cette gymnastique comptable a peu de chance de suffire pour alimenter un projet aussi complexe. Surtout quand aucun organisme en charge de la coordination n'apparaît dans l'organigramme. Microsoft, pourtant obsédé par l'idée de concurrencer Google et adossé à un colossal et très efficace budget annuel de R&D de 8 milliards de dollars, a décidé, début 2008, d'arrêter les frais sur Live Search Book. Qui, en Europe, fera les comptes ?
Europeana : dissection d'une coquille vide fermée pour travaux
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