De fait, la cohérence et la fiabilité des données est aujourd'hui une question majeure. « Cette question n'est pas nouvelle puisque le fisc s'y intéresse depuis les années 1980 pour garantir la véracité des comptes » a rappelé Jérôme Hubert, associé chez Mazars et intervenant pour le compte de l'AFAI (association des auditeurs). Mais la complexité croissante des SI rend la question particulièrement pertinente de nos jours.
Un PGI comme SAP est riche en possibilité de traçage des actions et en sécurisation. Sa nature même de PGI implique l'harmonisation des référentiels. Mais encore faut-il que les processus soient bien gérés. Les droits d'accès et de mises à jour des référentiels doivent être gérés rigoureusement, ce qui est rarement fait. Jérôme Hubert a ainsi dénoncé les mots de passe trop courts et rarement changés, les non-déconnexions de session en cas d'inactivité, les droits trop vastes accordés aux utilisateurs... Certes, a-t-il admis, la mise en route rapide d'une implémentation de SAP suppose parfois d'ouvrir grandes les vannes des droits aux utilisateurs. Il faut de même garder une certaine souplesse pour rester opérationnel. Mais à condition que ces choix soient réétudiés régulièrement pour des remises au carré régulières et que des contrôles particuliers visent les points volontairement moins sécurisés.
Le centre de compétence SAP ne doit pas être un kyste
Les difficultés de dialogue ne concernent pas seulement les directions métiers et les informaticiens, DSI ou éditeur. La mise en place d'un centre de compétence ne se fait pas sans risque.
Le recours au cloud ne change pas fondamentalement les choses. Le sujet a été étudié au cours d'une table ronde associant l'itSMF (association de promotion du référentiel ITIL), l'AeSCM (association de promotion du référentiel de sourcing e-SCM) et le CRIP (club de la production informatique). Un tel centre de compétence peut certes être une source d'économie et de performance mais sous réserve qu'il ne devienne pas une sorte de kyste isolé du reste de l'entreprise. Il doit être intégré dans les processus de l'entreprise. Encore un problème de dialogue, par conséquent.
La réponse de SAP en conclusion
Nicolas Sekkaki, directeur général de SAP pour la France et le Maghreb, a conclu la matinée en voulant voir la moitié pleine du verre : SAP est un vrai partenaire pour la mise en oeuvre des SI de l'entreprise, même pour créer des solutions qui n'existaient pas sur le marché, comme chez GDF-Suez. Il a déploré que les forces de l'éditeur ne sont souvent sollicitées que lorsque les projets dérivent et sont en voie d'échec et souhaiterait être davantage associé aux projets, notamment pour bien exploiter les fonctions existantes en évitant des lourds développements.
Les difficultés d'écoute n'ont pas été niées mais l'éditeur veut faire croire qu'il s'améliore. La guerre de la maintenance a ainsi été rappelée pour signifier que SAP sait revenir sur de mauvaises décisions. De même, la réalisation du livre blanc avec l'USF et le Cigref va dans ce sens. Depuis le début d'année, l'éditeur a aussi mis en place un processus d'escalade interne pour savoir répondre aux questions des clients. La notion de « co-innovation » est revenue au premier plan.
Dialogue de sourds : SAP et l'USF ne parlent toujours pas le même langage
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