Eric Fimbel, professeur à la Reims Management School et chercheur au laboratoire LIRSA du CNAM à Paris, s'est pour sa part attaqué à ce qu'il appelle la « Mythinformatique », appelant chacun à s'affranchir des diktats idéologiques qui sont des« écrans de fumée entre l'intelligence et le réel ». Parmi ces diktats : « les technologies sont neutres. » Ce n'est par exemple pas le cas d'un ERP comme SAP, qui structure en profondeur les organisations.

Sans doute à la grande déception de certains, Joël Pain, directeur général de Planet Finance France, a remplacé au pied levé le plus médiatique Jacques Attali, retenu par un impondérable. Il a présenté un programme de lutte contre la pauvreté mené en partenariat avec SAP, visant à renforcer la chaîne de valeur du beurre de karité (un arbre qui produit des noix), au Ghana. Au final, 15 000 femmes productrices ont vu leurs revenus augmenter de 30 %. Un exposé de nature à redonner foi en l'humanité.

Retour d'expérience de l'astronaute Patrick Baudry

La présentation « hors sujet » sans doute la plus attendue fut celle de l'astronaute Patrick Baudry dont le thème - l'importance de la qualité des données - fut l'occasion de citer des anecdotes ou évènements forts de sa carrière. Ainsi a-t-il évoqué l'essai d'un avion de chasse à très basse altitude. « Contrairement à ce que prévoyaient les simulations informatiques, j'ai encaissé une accélération de 16 G qui aurait pu être fatale », a-t-il expliqué en substance. Autrement dit, la qualité des données était déficiente. A l'inverse, lors de l'explosion de la navette Challenger en 1986, vol qui suivait immédiatement celui de Patrick Baudry sur Atlantis, les données étaient parfaitement fiables. « La NASA avait tous les éléments pour ne pas procéder au tir mais le problème était humain », a-t-il regretté.

Pour mémoire, des problèmes affectaient les joints reliant les différents éléments des boosters de la navette. Il aurait été très coûteux de revoir leur conception. La NASA comme les industriels en charge du programme avaient pris le risque de faire décoller Challenger malgré tout. Evidemment aucun rapport avec le moindre projet d'implémentation SAP.