Aujourd'hui, les lecteurs d'eBook sont à usage unique : la lecture de livres au format numérique. Limités par leurs écrans sans rétro-éclairage affichant en niveaux de gris, ils ne permettent pas de lire confortablement les magazines, les journaux et autres contenus Web. Certes, ils sont relativement bon marché. Et à 259 Dollars, les consommateurs se laissent tenter sans trop réfléchir. Ce qui ne sera pas le cas pour l'achat d'un lecteur estimé à 1000 Dollars. En 2007, Apple avait bien réussi à vendre son premier iPhone Edge 600 Dollars, alors que personne n'y croyait. Même si, quelques mois plus tard, le prix était revu 200 Dollars à la baisse. Comme le fait remarquer Tim Moynihan (PC World), "un prix de départ élevé pourrait faire partie de la stratégie d'Apple pour profiter de la marge bénéficiaire qu'apportent les acheteurs précoces." Un coût initial de 1000 Dollars n'empêchera pas les générations suivantes de tablettes d'être moins chères. C'est la stratégie qu'Apple avait adopté avec l'iPhone dont la dernière génération se vend aujourd'hui 99 Dollars seulement avec un abonnement. Un simple lecteur d'eBooks haut de gamme ? Reiner et Gottheil pensent qu'Apple commercialisera sa tablette principalement, mais pas exclusivement, comme un lecteur d'eBooke, ce qu'ont déjà fait Sony et Amazon et ce que Barnes and Noble va faire prochainement avec son Nook. D'autant que selon eux, Apple aurait entamé des discussions avec certains éditeurs de livres aux Etats-Unis pour vendre leurs produits dans une boutique en ligne de type App Store, et selon les mêmes conditions de rétribution (30% - 70% en faveur des éditeurs) que celles des ventes d'application pour l'iPhone. Ezra Gottheil estime enfin que le calendrier est favorable : " parce que l'économie mondiale s'améliore et que la technologie pour réaliser un tel produit est aujourd'hui au point. " Selon lui, "Apple serait fier de réaliser cette tablette qui n'existe pas et qui soit autre chose qu'un simple assemblage de bons composants. De même, la popularité des lecteurs de livres électroniques prouve qu'il y a un marché possible pour un tel dispositif." C'est pourquoi il est optimiste : "Oui, c'est un produit de luxe", prévient-il. "On a effectivement tous besoin d'un ordinateur portable ou d'un téléphone mobile. La tablette deviendra le produit "à avoir." Et un certain nombre de gens seront prêt à payer 800 Dollars pour une tablette qui, n'en doutons pas, leur sera très utile." Il faut espérer que la stratégie d'Apple est bonne, pour être sûr que son produit puisse durer. Les consommateurs veulent un Kindle pas cher. Les étudiants ne se passeront pas d'un ordinateur portable pour faire leur travail scolaire, et les utilisateurs de smartphones ne troqueront pas leurs téléphones mobiles contre une ardoise encombrante. Lien vers l'article du magazine Fortune