Pour bien saisir la différence entre SSII et éditeurs, l'étude montre ainsi que les SSII concentrent 61% des opérations de rachat réalisées au cours de la décennie alors que les éditeurs n'en mènent que 32%. Mais en valeur, les éditeurs font 55% des « deals » alors que les SSII tombent à 38%. Le troisième secteur membre du Syntec Informatique, celui du conseil en technologie représente 7% des opérations en nombre et 7% aussi en valeur. Voilà pour le constat. Il reste à comprendre. Prudent, le Syntec Informatique a simplement identifié des freins et des moteurs à cette concentration. Sur le premier point, le secteur est très disséminé du fait de la facilité à créer une entreprise, à s'installer sur une niche de marché, à agir en sous-traitance de grandes SSII. Ce dernier marché dit de « second niveau » permet aux SSII régionales de contourner les politiques de déréférencements menés par les grands comptes à l'encontre des petits acteurs. En sens inverse, il note quatre points qui favorisent la concentration : la pression sur les prix, le recours à l'offshore, l'arrivée de nouveaux acteurs (SSII étrangères, opérateurs de télécoms), la recherche d'économies d'échelle qui tendraient à renforcer des acteurs de plus grande taille. Forte natalité des petites SSII On assiste donc, selon Romain Hugot, président de la Commission Economie-Marché du Syntec Informatique, à une consolidation du marché plutôt qu'à une concentration. A l'évidence, le syndicat le regrette. Le secteur n'arrive pas à créer des acteurs de taille moyenne capables d'affronter la concurrence. En matière de logiciels et services, la France est la terre bénite des petits éditeurs et des petites SSII. Le secteur reste d'ailleurs très nataliste souligne l'étude. Il est facile de créer son entreprise, mais 80% des sociétés créées restent inférieures à dix salariés et ont du mal à se développer. Le syndicat compte sur les pouvoirs publics pour aider la profession à monter en régime. Avant les présidentielles elle avait élaboré un Livre Blanc. Aujourd'hui, elle table sur le Plan numérique de Nicolas Sarkozy, dont l'annonce a été repoussée d'une semaine, pour aider à constituer des entreprises de taille moyenne en France, ce qu'on appelle des entreprises de « mid market ».