Nicolas Sarkozy a pu profiter de son statut de président de l'Union européenne pour inciter les 27 à rejeter l'amendement. Comme nous l'annoncions au début du mois, la décision que vient de prendre le Conseil était largement pressentie par les observateurs. Guy Bono, l'un des auteurs de l'amendement 138, nous indiquait récemment que le président de la République avait exercé un « gros pressing » sur les membres du Conseil européen. Aujourd'hui, après que ce qu'il redoutait s'est réalisé, il s'indigne et estime que « le Conseil, à l'image de Nicolas Sarkozy, donne une piètre image de la démocratie européenne. » Partant, l'édile considère que son amendement « posait manifestement des problèmes [au chef de l'Etat] et à ses amis les majors. » « Une très bonne nouvelle » pour Christine Albanel De son côté, la ministre de la Culture, Christine Albanel se frotte les mains et félicite les Etats membres de l'UE d'avoir conduit au peloton d'exécution un amendement qui « se bornait à rappeler des principes très généraux [et qui] n'ajoutait rien au droit existant. » Surtout, estime la ministre, l'amendement comportait des termes imprécis « qui se prêtaient à toutes les manipulations ». Le ton est donc donné : selon la rue de Valois, le texte déposé par Guy Bono n'avait pour autre but que de s'opposer aux ayants droit. Désormais, précise Christine Albanel, « les ennemis des créateurs devront se battre à découvert. »
Riposte graduée : Paris obtient le retrait de l'amendement 138
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