Pour s'en rendre compte, il suffit d'aller piocher dans le document de référence annuel 2009, de plus de 500 pages, dans lequel France Télécom recense ses différents adversaires sur le marché des entreprises. Parmi eux figurent SFR Business Team, les opérateurs alternatifs de la boucle locale à l'exemple de Numéricâble-Completel, de Colt, les opérateurs de services globaux tels que BT, AT&T, Verizon, les opérateurs des pays émergents dont Reliance ou encore Tata Communication, les opérateurs nationaux, les intégrateurs de réseaux avec Nextira One ou Spie Communication ou de systèmes comme IBM Global Services, HP, Atos Origin et enfin « les acteurs issus du monde de l'Internet qui se positionnent auprès des entreprises en leur proposant des services de VoIP ou des solutions en mode Cloud Computing, comme Amazon ou Salesforce » ! On comprend que pour l'opérateur français, la tâche est rude alors que les entreprises ont réduit leurs investissements, que certains concurrents n'hésitent pas à faire du dumping et qu'il faut revoir les marges à la baisse pour rester compétitif.
L'affaiblissement de France Télécom sur le marché de l'entreprise se fait surtout sentir au niveau des PME. Certes l'opérateur historique détient une énorme part de marché en France sur ce secteur. Mais peu à peu ses positions se voient combattues au profit de ses concurrents comme SFR qui a restructuré l'offre de Neuf Cegetel ou Bouygues Télécom qui se positionne avec succès sur certaines niches. Sans compter les opérateurs locaux qui connaissent bien les entreprises régionales ou même un acteur comme Hub Télécom qui aujourd'hui cherche des relais de croissance hors des plateformes aéroportuaires.
Une reprise en main nécessaire
De nombreuses PME à la recherche de solutions de données telles que les communications unifiées, la mise en place d'IPBX, s'étonnent que France Télécom ne réponde pas à leur appel d'offre ou ne cherche pas à être concurrentielle. « On a l'impression que la société a vraiment été atteinte dans son fonctionnement en 2009 et que les commerciaux peinent à reprendre le rythme » explique le dirigeant d'une société de transport.
Les analystes reconnaissent que les turbulences qui ont touché la société l'année dernière et le départ de la figure emblématique d'OBS, à savoir Barbara Dalibard, ont eu un impact sur l'activité de la branche entreprise. Mais aujourd'hui, ils sont plus optimistes à l'image d'Henri Tcheng de BearingPoint, qui considère que sous la houlette de son nouveau patron, Vivek Badrinath, OBS est maintenant en ordre de marche pour redevenir profitable.
Avant cela, il faudra sans doute que l'activité économique mondiale, et notamment celle de la vieille Europe, redémarre, mais aussi peut être que France Télécom allège son portefeuille professionnel pour, non pas se positionner partout, mais cibler les vrais marchés en croissance.
Orange Business Services se cherche un avenir
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