Alors qu'un certain nombre d'acteurs, comme Xyratex par exemple, proposent des services de support pour le système de gestion de fichiers Lustre (ex-Sun Microsystems), Oracle n'a pas du tout l'intention d'abandonner la technologie. Cette dernière a été conçue pour les systèmes à haute performance qui peuvent rassembler des dizaines de milliers de noeuds et de pétaoctets de stockage générant des flux d'entrées/sorties élevés.
Si l'on en croit Jason Schaffer, directeur senior, responsable des produits de stockage chez Oracle, sa société manifeste « un engagement inébranlable vis-à-vis de Lustre, de sa communauté et, plus largement, de celle des supercalculateurs dans son ensemble. Depuis l'acquisition de Sun, nos concurrents ont eu de nombreuses occasions de faire des déclarations un peu présomptueuses sur ce qu'Oracle allait développer ou pas », a-t-il ajouté.
Cette garantie formulée par Jason Schaffer succède à une longue période pendant laquelle Oracle s'est montré bien silencieux au sujet de Lustre, ce qui a rendu nerveux quelques-uns des utilisateurs et conduit certains fournisseurs à diffuser leurs propres messages marketing autour de la technologie. Ainsi, Brent Gorda, PDG de Whamcloud (une start-up à capital risque de San Francisco qui a démarré cette année des mises en oeuvre de Lustre), a-t-il fait remarquer en octobre, qu'au sein de la communauté Lustre, il y a le sentiment qu'Oracle s'éloigne du monde HPC (high performance computing) et de Linux.
61% du Top100 des supercalculateurs utilisent Lustre
Lustre est réputé en tant que système de gestion de fichiers massivement parallèle, ce qui lui permet de stocker d'importants volumes de données à travers de multiples noeuds. Cette technologie est utilisée par de très nombreux supercalculateurs parmi les plus rapides du monde (61% des cent premiers systèmes du dernier Top500 y recourent, et parmi eux, le numéro 1 de la liste, le système chinois Tianhe-1A). Ses partisans soulignent qu'elle convient également au cloud computing.
En avril, Peter Bojanic, directeur de développement de Lustre chez Oracle, a présenté l'avenir de la technologie à un groupe d'utilisateurs. Il avait alors précisé que, si la société de Redwood Shores allait bien continuer à proposer des solutions de stockage exploitant Lustre, en revanche, elle ne prévoyait pas de vendre le produit sous la forme d'un logiciel indépendant. Depuis cette date, le constructeur est resté très silencieux sur l'évolution du produit, tout en livrant tranquillement, au mois d'août, la version 2.0 du système de gestion de fichiers.
Ce silence a irrité certains utilisateurs de Lustre, surtout en voyant comment Oracle avait utilisé ce mode de communication pour signifier son manque d'intérêt pour OpenSolaris, la version communautaire du système d'exploitation Solaris, développé par Sun. Le fait qu'Oracle ait perdu cette année plusieurs développeurs clés de Lustre n'a pas arrangé les choses. Parmi eux, Peter Bojanic, justement, a rejoint Xyratex, un éditeur de logiciels de stockage spécialisé sur Lustre (il est vrai que la société a été lancée par Peter Braam, celui-là même qui a inventé le système de gestion de fichiers, au début des années 2000).
Oracle confirme son intérêt pour le système de fichiers Lustre
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Destiné aux architectures de stockage à haute performance, le système de gestion de fichiers Lustre s'est retrouvé dans le giron d'Oracle après le rachat de Sun. La société de Larry Ellison était restée un peu trop silencieuse à son sujet ces derniers mois, au point d'inquiéter les utilisateurs de cette technologie. Sa présence à la conférence Supercomputer 2010 le mois dernier a montré qu'elle s'y intéressait toujours.
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