Un mot est revenu très souvent dans la bouche de Larry Ellison durant toute cette discussion : Exadata. Le patron d'Oracle voit dans cette « database machine » l'alpha et l'oméga de toute sa stratégie pour les quelques années à venir. Exadata est, rappelons-le, un rack de serveurs de bases de données et de stockage, existant selon plusieurs dimensionnements. D'abord conçue avec du matériel HP, elle repose bien évidemment désormais sur du matériel Sun. « D'une certaine façon, nous avons conçu Exadata par frustration », a indiqué Larry Ellison, en racontant la genèse du produit. Agacés de voir des bancs d'essais remportés par des solutions Teradata, les gens d'Oracle ont multiplié les interventions pour optimiser les systèmes testés par les prospects. « Et nous avons gagné les benchmarks, mais c'était impossible de configurer toutes les machines à chaque fois. » Oracle a donc établi des listes de certifications... « que les clients ne lisaient pas ». « Nous en sommes venus à la conclusion que les clients seraient mieux servis si nous concevions l'ensemble des éléments. » Selon Larry Ellison, cette façon de faire résout le même problème auquel IBM et les autres s'attaquent en rachetant des sociétés de service. « Sauf que là où les autres achètent des intégrateurs, nous faisons de l'intégration au niveau de l'ingénierie. » Exadata a donc vocation à faire des petits, suivant les marchés ciblés par Oracle - et où Sun dispose d'une forte présence. « Vous verrez des Exadata pour les applications Fusion, pour la facturation des télécoms, pour la gestion des points de vente... » Dans tous les cas, l'intégration doit être faite par le fournisseur, insiste Larry Ellison. « Nous pensons avoir raison, nous verrons. » Ellison : MySQL et OpenOffice devront contribuer aux bénéfices Le patron d'Oracle en a profité pour réitérer son soutien aux diverses technologies de Sun, à commencer par les processeurs Sparc. A un analyste qui lui faisait remarquer que naguère, il prônait la standardisation du matériel (sur x86/x64), Larry Ellison a répondu sans se démonter que le marché de la conception de processeurs ne devrait pas se résumer au seul Intel, et que les clients aimaient avoir le choix pour des besoins différents. Il compte donc proposer, pour au moins les 5 ans à venir, « deux avenues », le couple Sparc/Solaris d'un côté, le couple x86/Linux de l'autre. Côté MySQL, Larry Ellison juge que la base Open Source est « complémentaire, et pas du tout concurrente » de la base Oracle, et qu'il s'agit d'une activité qui doit être profitable. Idem pour OpenOffice : « Chez Oracle, nous aimons que tout soit profitable, et ajoute quelque chose au résultat final. Les contributions de MySQL ou d'OpenOffice ne seront pas énormes, mais stratégiquement elles sont très importantes. » Et d'ajouter qu'il croit aussi dans les technologies de virtualisation ou de client léger de Sun. L'important pour Larry Ellison semble en effet de garder un pied dans des marchés de ce type, même s'il y est un petit acteur. Le patron d'Oracle a ainsi évoqué la progression fulgurante d'Oracle dans le middleware : « On était en septième position il y a peu de temps, et devinez qui est numéro un aujourd'hui ? »
OpenWorld : « Nous sommes très brillants, ou alors idiots », assène Larry Ellison
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