Wolfgang Kandek, CTO de Qualys pense également que « Microsoft ne prolongera pas une nouvelle fois la vie d'XP ». Il estime que, en continuant à livrer des correctifs pour XP, Microsoft travaillerait certainement « pour le bien de tous ». Mais il ne croit pas à cette hypothèse. Dans tous les cas, selon lui, cela pourrait même ne faire aucune différence. « Est-ce que les machines sous XP restantes seront effectivement mises à jour ? Nous ne le savons pas », a ajouté le CTO de Qualys. Le problème de la mise à jour des PC est récurrent, peu importe le système d'exploitation sur lequel ils tournent. « Est-ce que les utilisateurs appliquent réellement les patchs ? Est-ce qu'une extension du support changerait quelque chose ? »
Microsoft a déjà refusé de patcher des OS hors support
Une fois au moins, Microsoft a tenu bon et a refusé de patcher des systèmes d'exploitation présentant des vulnérabilités, pourtant à peine sortis de sa liste de soutien. C'était en août 2010. Microsoft a livré un correctif d'urgence, un patch hors calendrier, pour corriger un bug dans un raccourci essentiel de Windows que des attaquants avaient exploité avec le tristement célèbre ver Stuxnet, lequel visait les installations d'enrichissement d'uranium iraniennes. Mais Microsoft n'a pas livré de patch pour les PC sous Windows XP Service Pack 2 (SP2) et sous Windows 2000, hors support depuis le mois précédent.
Mais, en 2014, la situation risque d'être différente de celle rencontrée avec Windows 2000 mi-2010. Soit, les utilisateurs de Windows XP ne recevront pas de nouveau pack de service, mais XP représentera probablement encore une part significative de tous les PC sous Windows. Selon des données communiquées par Net Applications, qui réalise des statistiques sur les systèmes d'exploitation tournant sur les machines connectées à Internet, et selon les projections de Computerworld, en avril 2014, XP fera tourner plus de 25 % des PC sous Windows dans le monde. C'est donc un chiffre énorme.
Le gouvernement américain, grand client de Microsoft
Selon Jason Miller, directeur de la recherche et du développement chez VMware, il y a aussi d'autres éléments à prendre en considération. « L'un des premiers clients de Microsoft n'est autre que le gouvernement américain », a-t-il déclaré. « Aujourd'hui, les choses sont très différentes, le contexte est très différent, avec tous ces virus qui circulent au Moyen-Orient. La cybersécurité est une question de sécurité nationale, et je serais étonné que le gouvernement américain n'ait pas son mot à dire à Microsoft à ce sujet ».
Même ceux qui parient sur « l'arrêt définitif du support » reconnaissent que certaines circonstances pourraient inciter Microsoft à faire bouger cette ligne. Selon John Pescatore, un des cas où Microsoft devra revoir sa limite au support de XP n'est pas lié à la sécurité. « Le plus grand problème auquel est confronté Microsoft concerne la baisse de la part de Windows sur les périphériques. Microsoft pourrait donc continuer à patcher les machines sous XP, faisant valoir un geste commercial. En offrant des correctifs, l'éditeur gardera au moins une certaine emprise sur les personnes encore sous XP ».
Une sorte d'impasse
C'est Michael Cherry qui a bouclé le débat en rappelant la ligne de conduite à laquelle Microsoft s'est tenue au cours de la dernière décennie. « Microsoft a investi des ressources considérables dans son initiative Trustworthy Computing. Ces investissements et la préservation de sa réputation, désormais meilleure, ne lui permet pas de laisser XP à l'abandon », a estimé l'analyste de Directions on Microsoft. « L'éditeur ne peut pas se permettre de laisser une faille de sécurité de XP causer des dommages ».
Ça paraît simple. « Mais c'est loin de l'être », a répondu Jason Miller. « Ils sont vraiment dans une sorte d'impasse », a estimé le directeur de la recherche et du développement de VMware. Ajoutant : « Je n'aimerais pas faire partie du comité de Microsoft qui aura à prendre cette décision ».
Les experts débattent de la mise à la retraite de Windows XP
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Réactions
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Un bug à la base, c'est pas un vice caché ? Donc soit Microsoft rembourse tous les possesseurs de XP soit ils continuent à réparer indéfiniment ses bugs ! Bug, pour ne pas dire backdoors NSA que c'est quand même mieux quand un backdoor est découvert de dire que c'est un bug et de corriger en faisant croire que l'on est un éditeur respectueux de la sécurité des données de ses clients ! :-) Et dire que nombre de gouvernements, ministères, services publics travaillent sous windows payés avec des deniers publics alors que si ils avaient formés des informaticiens sous Debian...
Signaler un abusKilimandjaro: +100, vous avez parfaitement dénoncé la situation actuelle. Vive Linux, Vive Debian.
Signaler un abusperso je reste sous xp osef des autres windaubes
Signaler un abus"le plan éthique, il n'aurait rien à se reprocher"
Signaler un abusEn êtes-vous bien sûr ? Faut-il ici rappeler que même aujourd'hui, le dernier navigateur de la firme disponible sous xp ne respecte pas les recommandations W3C, et est incapable de gérer du SVG, quand Firefox et d'autres le font sans problème ? Il y a toujours eu un manque de volonté de support des produits, pour pousser le consommateur à changer son système, et, forcément, sa machine. Les gens ne se posent pas de questions parce la vente liée ne leur donne aucune liberté de choix et les entretient dans l'ignorance de masse, alors que les industriels sont forcément un peu moins "naïfs"... La vraie interrogation pour ces derniers, c'est de savoir ce que les derniers os de Redmont ont apporté de plus par rapport à l'ancien. Et là, c'est le drame : sur le poste de travail, on a quadruplé la puissance des processeurs et la ram, décuplé le volume disque, mais le système est toujours aussi poussif, et toujours aussi peu sécurisé - disons les choses clairement : windows est une passoire - et rien n'a changé en 12 ans.
Regardez sur la même période l'évolution des OS GNU/Linux - vous vous demandez ce que windows fait encore sur le poste de travail ! On peut toujours se voiler la face, mais sur le plan technique, le noyau Linux a clairement vaincu ses adversaires, et continu chaque jour de creuser l'écart... Il reste à changer nos habitudes, mais quand on voit le dernier OS de microsoft, c'est clairement une insulte aux ergonomes. Il faudra bientôt un BAC+5 pour utiliser windows !
Le vrai challenge aujourd'hui pour les entreprises, c'est d'arrêter d'investir à fond perdu dans un éditeur qui n'a plus rien dans les cartons, de transcrire les logiciels métiers en HTML5, en séparant l'affichage du moteur sous-jacent, pour les rendre indépendants des futures délires de certains. Quand à l'AD, limitée à administrer des logiciels "microsoft only", logiciels qui ne sont pas mis à jour dans le temps, c'est de la poudre aux yeux, et de plus en plus.
Autant GNU/Linux est à la base un OS serveur, qui a su migré vers le bureau en gardant ses nombreux avantages et en se simplifiant considérablement ces dernières années, au point de dépasser les mac, autant windows est un os client, qui cherche désespérement à jouer au serveur, et qui hésite encore, 12 ans après, entre un OS de jeux/grand public et un OS de travail... C'est terrifiant de voir les usagers pris au piège de machines lentes et s'en accomoder, alors que la même configuration sous GNU/Linux serait 2x plus rapide en traitement et au moins 4x plus rapide en réactivité !
12 ans après les débuts d'xp, il faut revenir à la réalité : microsoft n'est plus la référence du monde informatique, tout simplement.