Ne pouvant pas mettre en oeuvre des plans de suppression d'emplois compte tenu du statut des salariés, l'opérateur a utilisé des subterfuges pour faire maigrir ses effectifs (en 2008, l'opérateur comptait plus de 65 000 fonctionnaires sur un effectif total en France de plus de 100 000 salariés), débouchant sur la crise sociale de 2009. Or d'après des analystes, si France Télécom voulait aligner ses effectifs français sur ce qui se fait de mieux en Europe parmi les opérateurs historiques, il devrait les diviser au moins par deux. Cette réduction massive est évidemment impossible à mettre en oeuvre, mais en contrepartie l'opérateur tricolore voit sa capacité à réduire ses coûts être très limitée, dans un contexte où ses revenus sont sous pression. Deuxième problème : toute grand ambition industrielle va se heurter aux règles de la concurrence, comme le montre l'avis de l'Autorité de la concurrence concernant le projet de montée en débit de la sous-boucle locale. D'ailleurs, dans le FTTH, l'opérateur a fini par accepter de mutualiser ses infrastructures et ses investissements à venir dans les zones moyennement denses. Enfin, toute augmentation importante du niveau de ses investissements serait immédiatement sanctionnée par les analystes financiers, l'opérateur ayant alors du mal à respecter son objectif d'un free cash flow annuel de 8 milliards d'euros. Et toute baisse notable de ce free cash-flow l'amènerait aussi à revoir en baisse sa généreuse politique de rémunération des actionnaires. Une baisse que l'Etat, toujours principal actionnaire, ne verrait pas, non plus, d'un bon oeil. Dans cet environnement, la mise en oeuvre d'un grand plan re-mobilisateur est-elle encore possible ?
Les défis de Stéphane Richard pour relancer France Télécom
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