De fait, en France, l'heure en est encore à l'étude des dossiers. « Nous avons déjà identifié nommément les importateurs de produits contrefaits dans notre pays. Nous rassemblons des données solides avant d'attaquer », explique Charles Neuman pour le compte de l'association FCR. Du côté du SFIB, on n'indique pas si un travail de ce type est en préparation chez un ou plusieurs adhérents. « Les fabricants sont vigilants et nous ne permettrons pas que des produits illégaux servent dans nos imprimantes », prévient toutefois Patrick Bariol, le directeur des consommables chez Lexmark France et porte-parole du SFIB sur les problématiques liées à ces produits.
Du rôle des clients dans la diffusion des clones
La première bataille contre les clones chinois sur le marché français se livre donc sur le terrain de la communication. L'un des objectifs des fabricants est de sensibiliser les clients, et en particulier les grands donneurs d'ordre, qui encouragent parfois indirectement les revendeurs à commercialiser des produits clonés. « Les grands clients veulent de plus en plus d'alternatives aux consommables des grands marques. Dans certains appels d'offres, il est demandé aux soumissionnaires de proposer jusqu'à quatre gammes de prix de consommables. Les revendeurs doivent donc aller chercher les produits les moins chers pour satisfaire les clients en proposant parfois des clones pour répondre dans toutes les colonnes », regrette Patrick Bariol.(...)
Pour Charles Neuman, de FCR, certains donneurs d'ordres pousseraient littéralement les revendeurs au vice : « Certains appels d'offres demandent explicitement de répondre avec des consommables de marques, des produits remanufacturés et des compatibles. En faisant la distinction entre les produits remanufacturés et les produits compatibles, ils encouragent clairement le recours aux clones. Nous avons écrit aux donneurs d'ordre pour corriger cela mais nous n'obtenons jamais gain de cause. Et pas question d'attaquer en justice pour éviter d'être évincé d'entrée d'appels d'offres ultérieurs.»
Avec les clients finaux, mieux vaut donc employer la manière douce en se montrant pédagogue. Dans un récent communiqué de presse le SFIB pointe ainsi les risques que représentent les cartouches clonées pour l'environnement et leur mauvaise qualité. Les produits contrefaits ne sont en effet pas recyclables. D'une part parce que leur composition ne le permet pas toujours. D'autre part, parce que les remanufactureurs violeraient à leur tour les droits de propriété intellectuelle des marques s'ils les remettaient sur le marché. « Même si ces produits peuvent s'avérer bien moins chers qu'un produit remanufacturé et encore bien moins onéreux qu'un consommable d'origine, le gain n'existe pas. Les clients vont devoir utiliser plus de cartouches et utiliser plus de papier à cause de la mauvaise qualité des impressions », explique Charles Neuman. Ce dernier note en outre que l'équation tarifaire n'est pas non plus valable pour les revendeurs qui travaillent toujours au même niveau de marge, que le produit soit d'origine, remanufacturé ou clonés.
Impression : la chasse aux consommables contrefaits chinois a débuté
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Plutôt que d'imposer aux fabricants des normes salutaires pour les consommables on préfère en rester au moyen-age des seigneurs d'industrie faisant régner la terreur inquisitoire des brevets. La complicités des états est navrantes et confirme que nos hommes politiques sont compromis jusqu'au cou avec une économie de marché qu'ils idolâtrent, et oublient qui ils devaient défendre.
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