A plusieurs reprises, l'avocat de HP, Robert Frank, a fait objection aux questions de l'avocat d'Oracle, Daniel Wall, au motif que ce dernier essayait abusivement d'établir quelles étaient les intentions derrière les brouillons d'accords et les e-mails de Dorian Daley, plutôt que de s'appuyer sur ce qu'elle avait vraiment écrit. Daniel Wall a fait objection de la même façon lors du contre interrogatoire mené par Robert Frank.
HP s'inquiétait de ce que Mark Hurd, en tant que dirigeant exécutif d'Oracle, aurait pu se servir contre son ancienne société des relations qu'il avait nouées avec les clients ou encore d'informations confidentielles.
Un moratoire et des restrictions sur le rôle de M.Hurd
Selon Dorian Daley, les principaux points que le conseil d'administration de HP voulait voir couverts dans « l'accord Hurd » portaient sur le moratoire et sur des restrictions liées aux activités de M. Hurd pendant sa première année chez Oracle ou plus, et sur le contrat de rupture avec le groupe HP. Ce dernier subissait dans le même temps une action juridique de la part de ses actionnaires à propos des fortes indemnités accordées à M.Hurd lors de son départ. Ceux-ci voulaient récupérer une partie de ces sommes.
Dorian Daley s'est dit surprise des demandes de HP parce qu'elle croyait que la société avait peu de chances de l'emporter dans sa poursuite contre Mark Hurd. Mais par-dessus tout, elle s'est opposée à une demande qui réclamait que l'ancien PDG de HP reste en dehors de l'activité hardware d'Oracle pendant les quinze premiers mois de sa prise de fonctions.
« Cela m'a stupéfiée et agacée », a commenté Dorian Daley. « Cela disait effectivement que Mark n'avait pas besoin de venir travailler pendant un an et demi ».
Le portage a-t-il été évoqué ?
Mais, désormais, la disposition la plus sensible de « l'accord Hurd », c'est son premier paragraphe, dans lequel les sociétés réaffirment leur partenariat et disent qu'elles continueront à travailler ensemble comme elles le faisaient avant l'embauche de Mark Hurd par Oracle. HP dit que cette disposition est un engagement à continuer le portage, alors que Safra Catz, la co-présidente d'Oracle la considère simplement comme une « accolade entre entreprises ».
Dans l'une des nombreuses versions de documents échangées entre les sociétés, Dorian Daley fait référence explicitement au fait de poursuivre le portage, ainsi qu'à des opportunités de marketing conjoint. Lors de l'audition des témoins, Robert Frank, l'avocat de HP, a demandé à Dorian Daley si cette ébauche d'accord reflétait la substance des discussions entre Safra Catz et Ann Livermore, la dirigeante de l'entité Entreprise de HP, qui conduisaient les négociations. Dorian Daley a dit que tout ne venait pas de ces discussions.
« Safra et Ann n'ont pas parlé du portage. C'était mes mots », a dit Dorian Daley. « C'est moi que les ai utilisés pour fournir des exemples ».
Les avocats des deux sociétés se sont aussi affrontés sur la liste de témoins du procès. Oracle a dit qu'il pourrait appeler deux témoins de plus : Mark Hurd et Edward Screven, chief corporate architect d'Oracle. HP a fait objection, estimant que la demande arrivait trop tard et qu'il n'en avait été informé que la semaine dernière. Le juge Kleinberg a dit qu'il autoriserait M. Hurd à témoigner mais qu'il prendrait un peu plus de temps pour examiner si Edward Screven devait être appelé.
HP a craint une OPA d'Oracle avec le départ de Mark Hurd
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