Sur les trottoirs bordant le ministère, les représentants de quelques associations montraient un visage moins souriant que le triumvirat ministériel. « On s'est retrouvé avec trois ministres pour parler de la forme du débat. On en est resté aux balbutiements », a ainsi déploré Stephen Kerckhove, le délégué général d'Agir pour l'environnement. La perspective de répondre aux innombrables problèmes soulevés par les ondes radio en seulement trois réunions le laisse dubitatif : « On mélange vitesse et précipitation. L'aboutissement des travaux dès le mois de mai est irréaliste : on en est encore au discours de la méthode. Les associations ont demandé un abaissement du seuil [d'exposition des ondes] à 0,6 v/m mais ça s'est perdu dans les limbes. On parle et on nous répond sur la méthode. » Même scepticisme en ce qui concerne la nature des participants à la table ronde : « Les médecins, les assureurs, les experts étaient absents, on espère qu'ils seront associés à l'avenir. » Nathalie Kosciusko-Morizet se montre pragmatique sur cette question en affirmant que « toutes les associations spécialisées ont été invitées [et que] toutes celles qui ne l'ont pas été le sont sans problème ». Pour Janine Le Calvez, la présidente de l'association Priartem (Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile), le débat ne démarre « pas sur les bases qu'on aurait souhaitées. Nous avons fait preuve d'esprit d'ouverture, je ne suis pas sûre que ce soit le cas de l'Afom (Association française des opérateurs mobiles), qui veut que la ministre de la Santé clame que les normes actuelles sont les bonnes. » Qu'il s'agisse d'Agir pour l'environnement ou de Priartem, les opérateurs sont clairement désignés comme les principaux obstacles à toute évolution de la réglementation. « Ils répètent toujours la même chose, renchérit Stephen Kerckhove : on veut bien discuter si on ne change pas les choses ». Et Janine Le Calvez de dénoncer le contenu du CD Rom distribué aux participants de la table ronde : « Parmi les décrets et autres textes censés être officiels, on trouvait plusieurs documents de l'Afom et rien qui n'émanait des associations. » Surtout, la présidente de Priartem s'emporte contre les « positions clairement orientées » des ministres, qui tendent à minimiser a priori les risques induits par les antennes-relais pour se concentrer sur les dangers des téléphones. Une erreur à corriger rapidement, au risque de voir Priartem se retirer des débats.
Grenelle des antennes : la transparence des débats clamée par l'Etat ne convainc pas les associations
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