Dans son étude « Tech Trends 2014, Inspiring Disruption », Deloitte décrit aussi cinq accélérateurs qui permettront d'aborder ces cinq évolutions.
6 - S'attaquer à la dette technique
Le premier, déjà bien connu, est la prise en compte de la dette technique, c'est-à-dire du coût du code historique présent dans les systèmes d'information. Moins performant, il freine l'entreprise dans ses nouveaux développements. Cette dette technique est estimée à 2,62 euros par ligne de code. Pour avancer, il faut réduire ce passif, amorti comptablement et dont la non-qualité pèse sur l'organisation. C'est devenu de plus en plus prégnant parce que lorsque l'on s'attaque au fond des applications de back office pour réaliser certaines évolutions, notamment pour la mobilité, on part dans des cycles de développement auxquels on ne s'attendait pas du tout, souligne Deloitte France. « Si on ne prend pas la mesure de cette dette technique, on risque de louper le virage du digital et nous pensons que la DSI doit avoir ici un discours transparent », estime Sébastien Ropartz, associé, responsable Conseil. Il cite la NASA qui a fait le choix de réécrire 3,5 millions de lignes de code, plutôt que les déboguer, pour être en mesure de lancer plus vite une autre mission sur Mars.
7 - Prendre appui sur les réseaux sociaux
Exploiter les réseaux sociaux constitue un 2ème accélérateur, par exemple en s'appuyant sur des communautés existantes pour promouvoir un produit. Il ne s'agit plus seulement « d'écouter » ce que l'on dit de la marque sur ces médias, mais d'une démarche proactive qui conduira, par exemple, à transformer certains clients en ambassadeurs de la marque. C'est une notion déjà promue depuis un certain temps par les spécialistes du marketing. Cela peut passer par la création d'une communauté autour d'une thématique, comme l'enseigne de bricolage Castorama l'a fait avec les Troc'Heures qui permettent l'échange de services et conseils.
8 - Connecter les services clouds entre eux et au SI
L'orchestration des offres cloud est un 3ème accélérateur. Avec la multiplication des solutions SaaS (software as a service) se pose la question de la réintégration de l'information dans le SI. On aborde cette fois le domaine du middleware qui s'étend jusqu'aux problématiques de sécurisation des données. De nouveaux modes d'intégration se mettent en place, de cloud à cloud, du cloud au SI centralisé.
9 - Le in-memory comme levier d'optimisation des processus
Autre accélérateur, la révolution in-memory. « Nous voyons de plus en plus de clients s'intéresser à cette puissance de traitement et de plus en plus d'appétence à tester ces nouvelles technologies », souligne Eric Delgove, associé de Deloitte. Ils s'y intéressent par exemple pour la planification de la production. En France, les entreprises comprennent et testent la technologique sur leur système d'information décisionnel mais elles attendent un peu plus de maturité sur le produit pour le faire sur le transactionnel, par exemple sur la supply chain, remarque Deloitte France.
10 - Accélérer la mise en production avec DevOps
Enfin, le dernier accélérateur identifié par le cabinet pour favoriser l'adoption des technologies de rupture se rapporte aux méthodes de développement des équipes informatiques. Issue du mouvement Agile, la démarche DevOps permet la collaboration entre les développeurs, les équipes IT opérationnelles et le service qualité pour accélérer la mise à disposition d'environnements. Typiquement, elle s'adresse aux organisations qui doivent faire des adaptations dans leur code en ligne très rapidement, rappelle le cabinet. « Parfois jusqu'à 10 changements par jour dans le code », évoque Deloitte France.
La démarche DevOps fait travailler ensemble des équipes ayant a priori une vue antinomique, l'une garantissant la stabilité de l'application, l'autre misant sur l'innovation. Elle permet une mise en oeuvre rapide du nouveau code, rapidité imposée par l'évolution des environnements numérisés. Pour illustrer ce cas de figure, Deloitte cite le site web la Fnac.com qui doit réagir très vite pour constituer des offres de produits packagées en fonction du marché.
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