5 – Software-Defined Everything : logiciel à tous les niveaux
La virtualisation des datacenters (serveurs, réseaux, stockage) permet de faire baisser de 20% leurs coûts d’exploitation. Mais elle doit aussi permettre de réduire les temps de mise à disposition des ressources en automatisant les opérations et en fluidifiant les activités. Les DSI sont constamment interpellés par leurs utilisateurs les plus jeunes qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent attendre deux semaines un serveur qu’ils peuvent avoir immédiatement sur Amazon Web Services ou sur un autre cloud public, fait remarquer Eric Delgove. « Avec la mise en oeuvre de DevOps, on a besoin d’agilité au service de l’informatique interne. Mais si on n’est pas capable de supprimer des ressources non exploitées, on va vers des coûts hors de contrôle », rappelle l’associé. Il cite ici le cas de Morpho, du groupe Safran, qui a fait majoritairement muter ses infrastructures vers des solutions IaaS Open Source d’OpenStack. Il a acquis la capacité à générer 30 000 instances de machines virtuelles par mois pour accélérer les tests. Chaque mois, 30% des VM ne sont pas redémarrées par les utilisateurs et peuvent être de nouveau libérées.
6 – La transformation des applications cœur de métier
Deloitte baptise cette tendance la « Core Renaissance ». « Ce n’est pas forcément la plus sexy, mais c’est une tendance de fonds », assure Sébastien Ropartz. Les entreprises se demandent si elles doivent sortir des applications cœur de métier sur lesquelles elles ont beaucoup investi mais qu’elles ont finalement peu entretenues ces dernières années. « Ces core systems sont en train de renaître », expose l’associé de Deloitte. « On s’est rendu compte que leurs coûts d’exploitation sont extrêmement faibles ». Poussées par le besoin de retravailler leur Front Office, les entreprises essaient de rendre ces modèles agiles en réécrivant tout ou partie des programmes pour pouvoir en décommissionner certains pans. Quatre approches sont à l’oeuvre : l'évolution des plateformes (modernisation des infrastructures, consolidation des environnements, montée de versions), la remédiation (encapsulation des interfaces et règles métiers, réduction de la dette technique, nettoyage des données), la revitalisation (avec des processus remodelés orientés utilisateur et des extensions web, mobiles et sociales) et la refonte (migration vers le cloud de pans fonctionnels, suppression des dépendances inutiles).
7 – L’intelligence amplifiée
L’apprentissage machine et la modélisation prédictive sur des données massives, complexes et peu structurées commencent à être utilisées pour accroître les connaissances et les capacités de l’utilisateur et non pour se substituer à lui. La technologie Watson d’IBM a déjà été mise à la disposition des médecins outre-Atlantique pour les aider dans leur diagnostic. Toujours aux Etats-Unis, une assurance santé prévoyait de l’utiliser dans son centre d’appels pour réduire la durée des échanges avec des assurés appelant pour savoir quels médicaments leur seraient remboursés sur la base de leur dossier médical. L’échange pouvait être ramené de 20 minutes à 8 secondes et l’assurance pouvait diviser par 10 la taille de son centre d’appels (de 3 000 à 300 personnes). « Ils ne l’ont pas fait car l’utilisateur ne voulait pas parler à un ordinateur », a expliqué Eric Delgove, mais ils ont finalement utilisé ces ressources pour renforcer les informations mises à la disposition des téléconseillers médicaux. Deloitte cite aussi l’exemple français de Dassault Systèmes qui propose avec son logiciel Perfect Shelf de simuler de façon réaliste les points de vente dans des environnements 3D et de tester l’impact de l’organisation des linéaires.
8 – Le collaborateur IT de demain
« Les DSI se penchent enfin sur le problème de compétences de leurs équipes », souligne Sébastien Ropartz. Les départements informatiques ont externalisé beaucoup de choses (TMA, offshoring…), elles ont maintenant besoin de compétences techniques en interne et de reprendre la maîtrise, insiste l’associé de Deloitte. « Il faut attirer de nouveaux talents ». Les DSI n’avaient pas toujours de budget pour recruter et cela reste « compliqué d’attirer autour de l’IT, même autour du numérique ». En Europe, l’offre d’emploi dans le secteur du numérique dépasse la demande, indique le cabinet de conseil qui souligne que la capacité d'une entreprise à favoriser l'innovation est un facteur d'attractivité. Autre question : quelles devront être, demain, les compétences à trouver dans l’entreprise. « La principale, c’est la faculté d’adaptation, pour pouvoir traiter l’ensemble des transformations technologiques », avertit Sébastien Ropartz. « Les entreprises ont compris enfin que l’agilité n’était pas seulement une problématique de delivery des projets ». Il faut valoriser la capacité d'apprentissage, avec les MOOC notamment. Il reste une question délicate : comment arriver à gérer les compétences sans casse sociale avec des contraintes à court terme.
L'omnicanal ne sera vraiment optimum qu'en effectuant une révolution cybernétique en terme de RH et en acceptant de penser les recrutements "out of the box" : c'est-à-dire en intégrant des profils littéraires férus de sémantique et de linguistique... le sans couture gagnerait bcp de temps en développement.
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