Les organisateurs du Cebit l'ont cependant entendu d'une autre oreille et ont relégué les écolos à l'autre bout de la Messe. Il faut dire que le stand de Greenpeace aurait contrasté avec les tapis verts immaculés et les délicates orchidées déposées dans de fragiles soliflores du Village vert : chez les activistes de la protection de l'environnement trône un volumineux container rempli de déchets électroniques et informatiques. « Nous sommes venus pour corriger le tir, explique Yannick Vicaire, responsable des campagnes toxiques. Nous voulons encourager les entreprises à sortir les substances nocives de leurs appareils. Elles ne doivent pas se contenter de lancer des produits énergétiquement efficients. Il faut qu'elles améliorent leur processus de production, ou ceux des assembleurs qui travaillent pour elles. Enfin, nous souhaitons faire réfléchir les constructeurs sur la notion de cycle de vie des produits. » Selon le responsable de Greenpeace, il faut endiguer la diminution de la durée de vie du matériel électronique et informatique, réactualiser des concepts obsolètes comme la réparation, puis penser au recyclage et privilégier la récupération de matière. Surtout, l'association voudrait entendre les entreprises, qui claironnent toutes leur message écologique, changer de discours : « nous préférerions que les grands acteurs de l'IT pensent à verdir leur propre business avant de se poser en sauveurs du monde ». Des progrès mais on est loin du compte Demain, Greenpeace présentera son nouveau rapport établissant les performances vertes de vingt appareils électroniques. « On a demandé à plusieurs constructeurs de téléphones mobiles, d'ordinateurs et de smartphones de nous fournir leurs produits les plus verts, puis on les a disséqués ». Sans trahir de secret, l'industrie IT montre des progrès mais « on est encore loin d'avoir entre les mains des produits véritablement verts ».