Jusqu'ici, l'approche de Salesforce.com consistait à partager une seule instance de l'application entre clients, en maintenant leurs données séparément. Mais Database 12c d'Oracle réalise le multitenant au niveau de la base de données elle-même grâce à une fonctionnalité dite de bases de données enfichables. Selon Larry Ellison, l'approche d'Oracle est plus efficace et plus sûre que l'architecture mutualisée au niveau de l'application.
Du point de vue des produits, l'annonce de mardi pourrait aussi permettre à Salesforce.com de modifier son image d'entreprise prétentieuse, en guerre permanente contre les éditeurs de logiciels sur site. Avec près de 4 milliards de dollars de chiffre d'affaires, voilà un moment que l'éditeur ne peut plus guère se qualifier de start-up. Mais avec les intégrations spécifiques envisagées avec les produits d'Oracle semblent placer les deux sociétés côte à côte face à des entreprises en pleine expansion comme Workday, qui fournit des applications HCM et des solutions financières dans le cloud. Oracle dispose de sa propre application CRM dans le cloud et l'éditeur va sans aucun doute continuer à rivaliser avec Salesforce.com dans ce secteur d'activité et comme dans d'autres.
Larry Ellison fait preuve d'une grande habileté stratégique
L'accord passé avec Salesforce.com intervient un jour après l'annonce par Oracle d'un partenariat avec un autre concurrent, Microsoft. L'entreprise dirigée par Steve Ballmer s'est engagée à davantage utiliser la technologie d'Oracle, y compris le langage de programmation Java, dans son service cloud Azure.
Selon les analystes Ray Wang et Holger Mueller de Constellation Research, vue dans son ensemble, cette stratégie porte la marque de Larry Ellison. « Au cours de la dernière décennie, Oracle a été à la traîne sur le marché du cloud, » ont-ils écrit dans un blog mardi. « Les capital-risqueurs conseillaient à leurs startups de ne pas s'appuyer sur Oracle pour éviter de payer trop cher la technologie propriétaire de sa base de données. Mais, Larry Ellison vient de faire preuve d'une très grande habileté stratégique, à l'image du stratège militaire Sun Tzu. Il a montré qu'il était déterminé à servir de bras armé aux fournisseurs d'infrastructure cloud ».
Oracle et Salesforce combinent leurs technologies dans le cloud
2
Réactions
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Je pense que cet accord est surtout bénéfique pour Salesforce qui va ainsi économiser beaucoup d'argent et va mettre une pression maximale sur Oracle, notamment sur le support Oracle qui ne pourra plus dire "ce n'est pas moi, c'est l'autre". Et Salesforce pourra même dire publiquement que des problèmes sont dus à Oracle et son ancapacité à faire fonctionner ses solutions ensemble. Il n'y aura plus non plus de risques de chantage au prix de maintenance de la base de données pour Salesforce.
Signaler un abusLe grand gagnant est donc Salesforce qui finalament ne vas pas changer grand chose à son système car la base de données était déjà Oracle et Java était déjà utilisé. S'ajoutent le matériel et la distribution Linux.
Précision, aujourd'hui chez Salesforce, les données ne sont pas isolées par client mais toutes dans une seule instance, la séparation se faisant par l'application avec un champ unique par client dans la clé primaire de la base. C'est donc du vrai multi tenant. Même les objets personnalisés sont gérés de la même manière dans ces mêmes tables.
Signaler un abus