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En quoi consistent les solutions de paiement comme celle que vous proposez ? En quoi sont-elles particulièrement adaptées aux plateformes SaaS ?
Edouard Coiraton : Adyen a été créée il y a 17 ans ; notre métier premier est d’aider les entreprises à se développer en leur permettant d’accepter les paiements de leurs clients quel que soit le canal de vente, la méthode de paiement et la devise, dans un grand nombre de pays à travers le monde. Nous leur permettons également d’avoir accès à un grand nombre de données pour les aider à mieux connaitre leurs clients, tout cela via une seule intégration et un seul contrat… Il s’agit d’entreprises d’une certaine taille, qui ont plusieurs défis : accepter des paiements dans le monde entier en offrant une expérience sans friction, tout en simplifiant leurs processus opérationnels. En France, nous avons une culture assez forte du paiement par carte, mais c’est loin d’être le cas partout. Il est donc primordial pour ces sociétés de proposer des moyens de paiement localisés sur tous les marchés sur lesquels elles opèrent.
Ce que nous avons bâti, chez Adyen, est une plateforme unique offrant la possibilité à l’ensemble de ces acteurs de proposer plus de 200 moyens de paiement à leurs clients en leur permettant de payer dans la devise de leur choix, en ligne et en point de vente, et surtout de pouvoir piloter tout cela sans que cela soit complexe, sans devoir s’intégrer dans chaque pays avec les acteurs locaux – ce qui est fastidieux et très coûteux. C’est la spécificité de notre solution : une plateforme unique, quel que soit le canal de vente ou le pays, pour des opérations simplifiées.
Par la suite, nous avons fait évoluer nos solutions pour qu’elles puissent s’adresser aux plus petits commerçants et répondre à leurs besoins. Pour autant, travailler avec des centaines de milliers de petites entreprises est très différent de travailler avec quelques milliers de grands groupes. Le meilleur moyen de répondre aux défis de ces plus petits acteurs, était donc de travailler avec les marketplaces et les plateformes SaaS, qui développent justement des solutions totalement adaptées. Ces plateformes SaaS et marketplaces permettent aux petites entreprises de gérer leur activité, de vendre leurs produits et services et d’accepter des paiements de leurs clients sans gérer la complexité technique. Ainsi, ces petites entreprises peuvent bénéficier des mêmes innovations que les grandes.
Comment ces solutions s'interopèreront-elles avec des solutions déjà déployées au sein des entreprises ?
Edouard Coiraton : Cela dépendra vraiment de comment fonctionnent les solutions préexistantes. La complexité pour une plateforme SaaS ou une marketplace d’intégrer nos fonctionnalités dans leurs produits dépendra de la maîtrise qu’elle a sur les technologies qu’elle emploie. La question sera plutôt de savoir comment nous pouvons accompagner ces sociétés pour qu’elles s’intègrent pleinement à notre plateforme grâce à nos API.
C’est aussi ce qui fait notre force et notre réputation : nous mettons au service de nos clients des ressources pour qu’ils puissent réaliser les meilleures intégrations possibles à nos services. Celles-ci proviennent de nos experts techniques, account managers ou équipes support qui les aideront à s’intégrer rapidement. C’est également ce qui nous distingue d’autres solutions : cette proximité, cet accompagnement et ce support sont uniques et essentiels pour permettre à nos clients de tirer le meilleur parti de notre technologie et pouvoir ainsi proposer à leurs utilisateurs des services parfaitement intégrés.
Pour une plateforme de paiement, il est donc nécessaire de s'adapter aux nouveaux besoins et usages des entreprises ?
Edouard Coiraton : Bien sûr. Il s’agit d’un secteur en constante évolution, et nous ne pouvons jamais tenir pour acquis ce que nous avons déjà fait. Les habitudes de paiement évoluent en permanence, qu’il s’agisse de méthodes comme Apple Pay ou Google Pay, des paiements par QR code, ou plus récemment de l’open banking. Ces nouveaux moyens de paiement sont plus ou moins rapidement adoptés par les consommateurs et les marchands, et il est important que nous effectuions ce travail de veille et d’intégration à nos solutions. En faisant appel à nos services, nos clients souscrivent à notre innovation permanente.
Nous innovons par ailleurs en matière de services financiers intégrés à destination des plateformes SaaS et des marketplaces, complémentaires à nos services de paiement et venant répondre à une demande croissante du marché. La digitalisation des services bancaires pour les PME et TPE n’a pas vraiment eu lieu : il est toujours compliqué aujourd’hui pour un petit commerçant par exemple, d’accéder à une offre de services bancaires moderne et adaptée à ses besoins, et surtout qui lui permette de gérer ses flux financiers simplement. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé l’an dernier trois nouveaux produits à destination des plateformes SaaS et marketplaces : le compte bancaire, la carte bancaire et l’avance de trésorerie. Pour ces acteurs qui se sont déjà intégrés à notre plateforme afin d’offrir aux petites entreprises des solutions de paiement, cette nouvelle offre permet désormais de leur offrir plus de services, toujours via une intégration unique, comme la possibilité de disposer d’un compte bancaire pour payer leurs salariés ou leurs fournisseurs plus facilement et plus rapidement, ou d’équiper leurs employés d’une carte bancaire pour effectuer leurs dépenses professionnelles. C’est également une révolution en matière d’accès au financement à court terme : avec notre produit Capital nous permettons aux plateformes SaaS d’aider leurs clients PME et TPE a développé leur activité grâce à des avances de trésorerie instantanées et remboursables automatiquement. En cela, notre activité se distingue de celle des établissements bancaires classiques, nous apportons des solutions qui sont recherchées par les PME et TPE et pour lesquelles l’offre bancaire traditionnelle est pratiquement inexistante. Et de surcroit nous permettons à ces plateformes SaaS de fidéliser leurs utilisateurs tout en développant de nouvelles sources de revenus.
Quelle sera la plus-value des solutions Adyen ?
Edouard Coiraton : Les acteurs avec lesquels nous travaillons ont déjà passé un premier stade de développement : lorsqu’une start-up se crée, optimiser les solutions de paiement ou gestion des flux financiers, encaissements ou décaissements, font rarement partie de leurs priorités… Les solutions auxquelles ces sociétés feront appel dans un premier temps sont souvent très standardisées, peu évolutives, ou limitées géographiquement. Nous intervenons donc à l’étape suivante, quand ces plateformes SaaS ou marketplaces cherchent à optimiser ces processus, avoir plus de contrôle, plus de flexibilité quant aux services de paiement qu’elles proposent à leurs utilisateurs. Pour prendre l’exemple très concret d’une start-up dont l’ensemble des flux de paiement de ses utilisateurs est à hauteur d’un million d’euros annuels – ce qui n’est pas très élevé – améliorer les taux d’autorisation (le nombre de paiements qui réussissent vs ceux qui échouent) de 0,1 % n’est pas forcément primordial, l’impact n’est pas significatif. En revanche, dans le cas d’une plateforme SaaS dont les milliers de petites entreprises utilisatrices se font payer grâce à leur solution de paiement intégrée, et cumule plusieurs dizaines ou centaines de millions d’euros de volume d’affaire annuel, gagner 0,1 % sur ce même taux d’autorisation est considérable.
C’est là notre cœur de métier : accompagner les entreprises à chaque étape grâce à la technologie que nous avons créée, pour que celles-ci puissent se développer. Nous les aidons à simplifier des processus en temps normal assez fastidieux. Par ailleurs, quand des entreprises s’implantent à l’international, elles sont soumises à des cadres réglementaires qui peuvent varier d’un pays à l’autre. Les solutions Adyen permettent aussi une réduction significative de la complexité réglementaire
Retour sur les avantages des paiements et services financiers intégrés pour les plateformes SaaS et les marketplaces selon le rapport sur les services financiers intégrés 2022 d’Adyen (réalisé en partenariat avec Boston Consulting Group)
- Il existe une demande globale des PME pour les services financiers intégrés : 64 % des PME sont intéressées par ce type de services.
- Les paiements sont les premiers services financiers intégrés proposés par les plateformes : 30 % des plateformes proposent déjà̀ des services de paiements intégrés et 74 % des PME s’y intéressent.
- Les plateformes jouissent d’une position privilégiée pour répondre aux besoins financiers des PME. En occupant un rôle central et de confiance dans les opérations quotidiennes de leurs utilisateurs, les plateformes sont bien placées pour fournir des services financiers directement dans les processus internes des PME au moment précis où̀ elles en ont besoin.
- Il existe trois catégories de services financiers clés - les avances de trésorerie, les comptes bancaires et l’émission de cartes - qui offrent aux plateformes l’accès le plus rapide au marché́ et une augmentation potentielle des revenus pouvant atteindre 70 %.
- Selon les estimations, les avances de trésorerie, les comptes bancaires et l’émission de cartes représentent ensemble un marché́ potentiel d’environ 110 milliards de dollars de revenus aux États-Unis, en Europe et au Royaume-Uni, ce qui représente environ 45% du total des revenus bancaires générés par les PME.
Cette étude a été menée dans le monde entier auprès de plus de 50 plateformes et marketplaces de premier plan et plus de 2 000 PME afin d'évaluer le potentiel des services financiers intégrés pour les plateformes.