L’open source, par nature, peu onéreux

Premier atout bien connu de l’open source : contrairement aux solutions propriétaires, il n’y a ni licence ni souscription à payer, l’utilisation du logiciel est totalement gratuite. En complément, la plupart des solutions open source sont développées ou éditées, même partiellement, par des sociétés qui proposent souvent un service de support payant. Celui-ci est cependant facultatif et à moindre coût que les licences et services de supports des fournisseurs de solutions propriétaires.

Néanmoins, on ne peut pas s’arrêter à ce simple constat. Pour comparer correctement les approches open source et propriétaires, il faut aussi tenir compte des coûts liés aux compétences nécessaires au déploiement et au maintien en conditions opérationnelles des plateformes. Ceux-ci sont en effet généralement plus élevés en open source car l’expertise demandée est plus pointue et plus rare, que ce soit avec des équipes en interne ou avec un partenaire externe expert en infrastructure.

« Tout en intégrant ce coût lié aux compétences, avec une solution open source, on reste la plupart du temps sur des coûts nettement inférieurs à ceux d’une solution propriétaire », précise Aurélien Violet, directeur marketing d’ Enix. « Par exemple, sur des plateformes de virtualisation on-premise, entre les options A (vSphere + vSAN + support VMware) et B (Proxmox + Ceph + notre infogérance cloud), on observait déjà pour certains clients des différences de prix de 2 à 3 fois moins cher, et ce, avant même les augmentations tarifaires récentes de VMware. ».

Un autre point important qui explique des coûts inférieurs : les entreprises ne payent que les fonctionnalités réellement utilisées, et non un package complet de services, qu’il soit utilisé intégralement ou non – comme par exemple les fameux bundles mis en place récemment par VMware.

A différence de modèles, différence de périmètres fonctionnels

De façon générale, deux logiques différentes obéissent au choix entre un modèle open source et un modèle propriétaire. En open source, prime celle d'assembler des technologies qui répondent à des besoins fonctionnels précisément scopés. En modèle propriétaire, prime la simplicité d’utiliser les services intégrés proposés par un unique fournisseur.

L'approche propriétaire peut être pertinente pour des technologies complexes et pointues, dès lors notamment qu’un acteur bénéficie d’une avance technologique. Néanmoins, elle présente un intérêt moindre sur des technologies éprouvées qui sont devenues au fil du temps des commodités, comme l’est, par exemple, la virtualisation.

Des solutions open source telles que Proxmox VE ou XCP-NG disposent aujourd’hui de fonctionnalités de virtualisation similaires à leur équivalent chez VMware et elles couvrent les besoins de la très grande majorité des entreprises. D’un point de vue fonctionnel, le choix entre ces options se fera en réalité plutôt sur les besoins en services connexes à la virtualisation. « L’écosystème de services VMware est plus large que la seule virtualisation, avec du stockage vSAN, du réseau SDN, une interface multi-cluster, etc. », commente le directeur marketing. « En face, sur le modèle open source, ces services peuvent être ajoutés autour de la solution de virtualisation avec des services sur mesure. Par exemple, on peut compléter Proxmox VE avec Proxmox Backup Server et Ceph, en hyperconvergé ou non, et répondre ainsi à la quasi totalité des besoins en cloud privé. ».

Il est par ailleurs important de noter que la majorité des organisations n’ont pas besoin de tous ces services et qu’elles peuvent s’appuyer sur une solution de virtualisation simple mais robuste et peu onéreuse. De fait, une étude approfondie des besoins existants et à venir est vivement conseillée avant de choisir l’approche et la solution la mieux adaptée pour prolonger ou sortir de VMware.

« Enfin, rappelle Aurélien Violet, l’open source s'utilise bien en complément des solutions spécialisées propriétaires (solution de firewall, de backup, etc). On n’a pas forcément à choisir entre l’une ou l’autre des deux approches, on peut rassembler le meilleur des deux mondes pour répondre à des besoins spécifiques et complexes. ».

Terminé, le verrouillage propriétaire !

Autre intérêt lié à l’utilisation de l’open source : éviter de s’enfermer dans un écosystème propriétaire, au risque d’en devenir totalement dépendant et d’en subir les conséquences, comme on peut malheureusement l’observer avec le rachat de VMware par Broadcom. 

Les solutions open source sont en effet conçues nativement pour être évolutives et portables, ce qui permet aux entreprises de les déployer sur diverses infrastructures, du cloud aux environnements on-premise. Cette flexibilité facilite par exemple la réutilisation de hardware existant ainsi que la migration entre différentes plateformes, évitant ainsi les problèmes de vendor lock-in. « Il sera par ailleurs toujours plus facile de remplacer une petite boîte d'experts en technologies open source par une autre, plutôt que de devoir remplacer tout son SI en passant des solutions d’un acteur important du logiciel à celles d’un autre acteur homologue… », souligne-t-il.

Enfin, le code source est ouvert et disponible pour tous, à l’inverse du mode propriétaire, qui rend les DSI tributaires de l’éditeur, notamment de son bon vouloir et de sa disponibilité. Rien de tel avec l’open source : « Les projets open source bénéficient d'une communauté active et engagée de développeurs, d'administrateurs système dans le monde entier », relève le dirigeant. « Une collaboration qui permet des mises à jour régulières, des correctifs rapides et un partage de connaissances précieux. Les entreprises peuvent bénéficier d'un soutien continu et réactif de la communauté et profiter régulièrement des dernières innovations. »

Une souveraineté des compétences ?

En plus des questions de coûts, de fonctionnalités ou de cette problématique du vendor lock-in, se pose également pour les DSIs la question de la souveraineté des compétences

Dans un modèle propriétaire, les équipes deviennent de simples utilisatrices de la solution sur étagère, sans besoin de compétences pointues, celles-ci étant entièrement déléguées à l’éditeur tiers. Le modèle open source présente de son côté l’avantage pour une entreprise de maintenir les compétences chez ses équipes en interne ou chez celles de ses partenaires experts en infrastructure.

« Quand on voit ce qui se passe chez VMware, plus encore que jamais, il est important de se poser la question suivante : plutôt que payer très cher l’achat de licences pour un service sur étagère, ne vaut-il pas mieux financer la compétence et l'expertise pour accompagner le développement et le déploiement de solutions open source ouvertes et moins onéreuses ? C’est le seul moyen de conserver une vraie liberté et sa souveraineté dans la gestion de son SI et de ses infrastructures. », suggère Aurélien Violet.

L’open source, robuste et fiable, en dépit des idées reçues

Malgré ses atouts, l’open source reste encore parfois l’objet d’idées reçues : complexe, moins stable, support technique limité ou restreint, courbe d’apprentissage plus raide.

Or l'open source ne se cantonne pas à de l’expérimentation. De très nombreuses solutions ont éprouvé leur stabilité en production et leur haut degré de disponibilité : « Avec plus de 15 ans d’expérience sur les technologies d’infrastructure, nous avons éprouvé la stabilité, la sécurité et les performances de multiples solutions open source, notamment Openstack ou Proxmox pour la virtualisation. Celles-ci sont parfaitement adaptées aux exigences des entreprises, avec par exemple des taux de disponibilités de 99,99% sur l’ensemble des clusters Proxmox que nous opérons pour nos clients. », confirme le directeur marketing de la société spécialiste du cloud et de la virtualisation. 

Par ailleurs, il rappelle que le monde open source et le monde propriétaire ne sont pas disjoints mais complémentaires : « Il faut sortir des oppositions idéologiques. Nous sommes spécialisés sur les solutions orientées open source mais nous ne nous y limitons pas. Chaque modèle présente ses avantages et inconvénients à mettre en regard des besoins et priorités de chaque entreprise. Par ailleurs, les mondes se rejoignent car de nombreuses solutions éditeurs s’appuient sur un socle open source. À titre d’exemple, Cisco possède deux systèmes d’exploitation basés sur… Linux. ». En outre, le développement de solutions open source est la plupart du temps accompagné, voire tiré par des sociétés qui sont également éditeurs.

Une autre preuve de la robustesse et de la maturité des solutions open source : « Veeam est le fournisseur de solutions de backup propriétaire qui fait référence sur le marché. Ses solutions sont reconnues, de qualité et utilisées par de nombreuses entreprises. Eh bien, Veeam s’apprête à supporter la solution Proxmox VE : la version bêta de leur “Veeam for Proxmox” a été présentée début juin au VeeamON24 et elle est déjà en test chez Enix », déclare-t-il. Un atout de poids alors que certaines entreprises expriment encore le besoin d’être rassurées sur la stabilité et la performance de ce type de solutions open source.

Proxmox VE, l'alternative open source à VMware la plus en vogue

Dans ce contexte d’interrogations suite au rachat de VMware, de nombreuses solutions alternatives de plateformes virtualisées open source existent : Proxmox VE, XCP-NG, Openstack, Open Nebula, oVirt, etc.

Cette liste n’est pas exhaustive et chacune de ces solutions peut s’avérer pertinente en fonction des besoins. Au sein de cet univers, Proxmox VE offre cependant plusieurs avantages significatifs relevés par de nombreux acteurs depuis le rachat de VMware. Solution de virtualisation complète créée en Autriche en 2008, elle se distingue par sa gratuité et son support facultatif peu onéreux, sa facilité d'utilisation, son set abouti de fonctionnalités de virtualisation, sa large compatibilité hardware, une vaste adoption et sa robustesse validée sur tous types d’environnements de production.

Les limites relevées par certains portent essentiellement sur les services additionnels parfois nécessaires à un cloud privé, comme par exemple certaines fonctionnalités de sauvegarde non couvertes par Proxmox Backup Server ou des fonctionnalités liées au réseau et à la sécurité. « Pour combler le gap entre les services avancés de VMware et la virtualisation avec Proxmox VE, Enix, en tant qu’expert infrastructure fournit depuis des années des services managés sur mesure complémentaires. Ils permettent de répondre aux besoins des clients là où Proxmox VE n’y répondait pas à 100%. Récemment, nous avons poussé plus encore l’intégration de ces fonctionnalités entre elles pour créer une offre complète de cloud privé infogéré basée sur Proxmox qui s'appelle PPC - Proxmox Private Cloud », précise Aurélien Violet.

De nombreuses entreprises ont déjà sauté le pas et migré leur SI de VMware vers cette solution, comme par exemple la DSI d’Econocom ou celle de Weka. « Mais, souligne-t-il, il n'a pas fallu attendre ce rachat pour que de nombreuses plateformes soient déployées sur du Proxmox, aussi bien pour leurs SI que pour leurs infrastructures métier (e-commerce, services en SaaS, services d’IA, etc.). Certaines entreprises le font très bien et en toute autonomie, d’autres s’appuient sur des partenaires comme nous. Nous infogérons par exemple depuis plusieurs années des clusters Proxmox pour OOdrive, Ulule, Lighton, IMIO.BE, XBTO, et bien d’autres. ».

Dernier point, et non des moindres : la virtualisation basée sur Proxmox cohabite très bien avec l’autre technologie open source phare qu’est Kubernetes. Et le directeur marketing d’Enix de préciser : « Sur de nombreuses plateformes, nous gérons les deux stacks de façon complémentaire. De façon simplifiée, Proxmox apporte sa robustesse et permet la segmentation des services niveau VMs ; Kubernetes permet de bénéficier des fonctionnalités avancées dans la gestion des infrastructures et des applications, comme par exemple le self healing et l'auto scaling ou encore il facilite et sécurise les opérations, que ce soit les maintenances ou la mise à jour des applications en production. ».

Voir aussi :

(1/3) : Rachat de VMware : vers un changement de paradigme sur le marché de la virtualisation ?  

(3/3) : Alternatives à VMware : migrer sur Proxmox, mode d'emploi