Hadoop : pourquoi faut-il y croire ?
Les géants de l'informatique analytique joignent leurs forces à celles des pionniers d'Hadoop. Pourtant le cabinet Gartner affiche quelques réserves sur l'état du marché. La plate-forme va-t-elle tenir toutes ses promesses ?
Certes, de nombreuses entreprises testent ou amorcent une réflexion en la matière, et seule une partie d'entre elles disposent vraiment d'applications Big Data en production. Cependant, si l'on examine la situation financière des trois pionniers de cette technologie (open source - rappelons-le encore), on constate que Cloudera devrait annoncer plus de 200 millions de dollars de revenus en 2015 (contre une centaine en 2014), et Hortonworks et MapR devraient dépasser les 100 millions.
Quelques ralentisseurs inévitables…
Comme pour toute arrivée d'une nouvelle technologie, Hadoop a du faire faire à quelques freins. Avant tout, un certain temps s'avère indispensable pour que les compétences soient réellement généralisées. Ensuite, manipuler de grands volumes d'information dans les entreprises pose immanquablement des questions complexes à résoudre en termes de contrôle d'accès, de sécurité, de stockage, de traçabilité, d'intégration, d'organisation humaine et de responsabilités, etc. Et bien sûr une approche différente de l'informatique avec un traitement distribué en clusters et des nœuds stockant et traitant en parallèle l'information, qui demande à être maîtrisée.
… mais beaucoup de raisons d'espérer
Néanmoins, il convient de souligner les raisons pour lesquelles les entreprises, même attentistes ou prudentes, étudient ces technologies : elles répondent efficacement à des besoins inassouvis d'accès simple et rapide aux informations, elles favorisent les traitements prédictifs pour un investissement moindre, elles peuvent absorber des quantités d'informations phénoménales en un temps record…
Et surtout, elles permettent de réaliser tout cela sur des infrastructures banalisées de type x86, et donc pour un coût inédit en matière d'informatique analytique. Ce qui explique l'intérêt croissant des géants de l'informatique pour Hadoop, et leur désir de prendre le train en marche.
Autres signes évidents d'optimisme : Cloudera est valorisée à environ 5 milliards de dollars et Hortonworks a fait une entrée en bourse très réussie fin 2014. Plutôt intéressant pour une entreprise qui propose toutes ses solutions exclusivement en open source (pas de version entreprise ou autre), y compris les logiciels qu'elle rachète ! Herb Cunitz, président d'Hortonworks, annonce que son entreprise sera d'ailleurs à l'équilibre dès fin 2017 !
Alors, laissons le temps à Hadoop de s'installer. Certaines révolutions tardent à prendre leur juste place. Rappelez-vous : Internet était considéré comme un gadget jusqu'au milieu des années 95…