Quels constats portez-vous sur les évolutions des usages mobiles en entreprise ?
Laurent MOQUET, Samsung : Mon premier constat est d’ordre générationnel. Les millenials et la génération Z ont une utilisation du mobile différente des générations précédentes. Les attentes ont profondément évoluées et la pandémie a accéléré le phénomène. On retrouve cette dynamique dans d’autres secteurs comme l’automobile, avec des modes d’acquisition de plus en plus orientés sur l’usage plutôt que la possession. Qu’il s’agisse de la musique ou du cinéma par exemple, les nouvelles générations ont pris l’habitude de consommer de nombreux produits sur abonnement, avec la possibilité de moduler leur engagement quand elles le souhaitent, d’accéder aux services n’importe-où – notamment grâce au cloud – sans contrainte matérielle. Ces exigences ont un impact sur la manière de concevoir l’accès aux équipements mobiles en entreprise. Les salariés souhaitent désormais travailler avec les produits les plus récents, et toute entreprise qui veut attirer et fidéliser les talents doit prêter attention à cette tendance « mobile centric ».
Comment se traduit cette tendance mobile centric au sein des entreprises ?
Laurent MOQUET : Je dirais que les réflexes ont changé. Il suffit d’observer les comportements des nouvelles générations. Les générations Z sont généralement très à l’aise pour taper des messages sur mobile, mais beaucoup moins sur un clavier de PC…
Jean-Guillaume ROGER, Bouygues Telecom Entreprises : D’où le mouvement actuel qui tend à centraliser l’usage sur le mobile, en prenant soin de fournir aux collaborateurs des appareils constamment à jour, avec un ensemble de services accessibles à tout moment où que l’on se trouve. Cette philosophie correspond au Device as a Service, à savoir une approche centrée sur la solution.
Laurent MOQUET : Effectivement, l’approche DaaS de BTE correspond parfaitement aux observations que nous avons pu faire chez Samsung : le produit est devenu un simple support et l’utilisateur attend un niveau de service qui évolue au fil de ses besoins et des innovations technologiques. Les entreprises doivent donc s’adapter et trouver un moyen de répondre le plus simplement possible à ces nouveaux usages. L’approche Device as a Service apporte une solution à cette généralisation de l’équipement mobile sur toutes les tranches de la population dans l’entreprise, phénomène amplifié par la généralisation du distanciel et du travail hybride.
Jean-Guillaume ROGER : Le mode « as a service » répond aussi à une volonté de gérer de façon plus durable et responsable les actifs numériques, dont l’empreinte carbone reste aujourd’hui assez importante. Nous constatons un réel besoin d’accompagnement en termes de recyclage et de reconditionnement des équipements mis à disposition des collaborateurs. Il y a également des enjeux de maîtrise de la flotte mobile et de flexibilité. Aujourd’hui, on ne peut plus se permettre d’avoir des problèmes de latence ou de SAV. Les terminaux mobiles sont devenus de vrais outils de productivité et doivent rester disponibles sans interruption.
La généralisation des applications cloud a-t-elle des répercussions sur le matériel mobile ?
Laurent MOQUET : Pour les applications de productivité de type SAP ou Salesforce, le mode abonnement dans le cloud est véritablement rentré dans les mœurs. Conséquence directe, le rythme des mises à niveau de ces applications s’accélère, ce qui nécessite des ressources de plus en plus importantes pour les appareils sur lesquelles elles sont installées.
L’autre conséquence de cette décentralisation des outils dans le cloud est l’importance prise par le réseau. Alors que la taille du stockage des appareils était auparavant la grande préoccupation, il s’agit désormais d’un sujet secondaire, derrière les aspects de bande passante, d’accessibilité, d’instantanéité. On constate ainsi une forte demande sur des produits performants en termes de mémoire et de processeur, afin de supporter les modes multi-applications et multi-fenêtres.
Par ailleurs, nous constatons une extension de l’usage du smartphone, qui devient en quelque-sorte un appareil à tout faire, un véritable outil de productivité. C’est pourquoi Samsung a lancé il y a un peu plus de quatre ans le système DEX. Directement intégré à l’appareil et installé par défaut sur tous les modèles Samsung haut de gamme, ce système permet de retrouver un environnement PC à partir du mobile connecté sur n’importe quel moniteur externe, afin de travailler plus efficacement sur une application, faire du drag and drop, réaliser une présentation sur le téléviseur intelligent d’une salle de réunion, etc.