En 10 ans, le logiciel libre s'est forgé une place prépondérante dans les entreprises, il s'est imposé dans les serveurs, les réseaux, les bases de données, les CMS, sans oublier les postes de travail, notamment avec le marché florissant des tablettes tactiles. Si dans l'infrastructure, il ne fait aucun doute que l'Open Source est arrivé à maturité, c'est plus compliqué dans les solutions métiers et verticales à l'instar des ERP, du BPM et des CRM, des secteurs encore fortement dominés par les applications propriétaires. Il faut dire que les investissements pour arriver à des offres matures dans ce domaine sont importants même si de plus en plus d'éditeurs, à l'instar de Pentaho, Talend, Japersoft ou encore BonitaSoft, mettent sur le marché des offres capables de rivaliser en partie avec certaines solutions propriétaires équivalentes.
D'autre part, le logiciel libre manque de vrais leaders, à l'instar d'un Microsoft, d'un Oracle ou d'un SAP. En effet, l'éditeur le plus important est Red Hat qui affiche un chiffre d'affaires honorable d'un milliard de dollars, mais loin d'un Microsoft et ses dizaines de milliards par an surtout générés, il faut le dire, par les licences. Bien sûr, le modèle économique de l'Open Source est différent, mais, à moyen terme, ce modèle pourrait s'imposer avec l'adoption massive du cloud et notamment les applications en mode SaaS. « N'oublions pas qu'avec le SaaS, on vend d'abord un service, c'est la philosophie même de l'Open Source », indique Jean-Christophe Spilmont, directeur Market Intelligence chez Bull.
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