« Windows 11 a été boudé par les entreprises, Microsoft n’a pas eu l’effet escompté depuis sa sortie en 2021, cela s’explique par un contexte pas très favorable à l’époque avec la crise sanitaire liée à la Covid-19 mais aussi par des prérequis matériels exigeants (voir partie 3) qui ne sont pas supportés par de nombreux PC qui composent le parc IT actuel. Cela dit, les choses devraient évoluer en 2024 car nous arrivons à ce stade de renouvellement des machines dans les entreprises », indique Pierrick Alby, consultant services Microsoft chez Insight. En effet, si les PC achetés il y a quatre ans ne sont pas compatibles avec Windows 11, ces mêmes machines devraient être massivement renouvelées l’année prochaine, rappelons que la durée de vie moyenne d’un PC en entreprise est de 4 à 5 ans environ. Bien sûr, ce renouvellement dépend aussi du contexte économique, s’il est favorable ou pas. Pour William Biotteau, directeur Channel Lenovo 360 & SMB chez Lenovo France, ce sont entre 4 et 5 millions de machines qui devront être remplacées. « Et c’est maintenant qu’il faut le faire, notamment pour un grand compte qui doit remplacer 70 000 à 80 000 postes. » Le porte-parole de Lenovo est d’ailleurs assez optimiste pour 2024, les ventes devraient augmenter face au renouvellement annoncé d’autant que des machines de nouvelle génération sous Windows 11 seront bientôt disponibles au catalogue de Lenovo avec un axe plus fort vers l’IA et la productivité.
Pierrick Alby constate deux approches dans cette migration, la première concerne un projet de modernisation du poste de travail voulu par l’entreprise, un projet que nos interlocuteurs nomment souvent le Modern Workplace. Dans ce dernier, Windows 11 est totalement transparent, c’est presque un non-événement comme le mentionne Julien Guegan, Strategic Business Development Manager Microsoft chez Dell Technologies. Quant à la deuxième approche, plutôt pragmatique, les entreprises migrent vers Windows 11 car la date de fin de support de Windows 10 est déjà fixée au 14 octobre 2025. Il faut savoir qu’historiquement, l'essentiel des migrations vers une nouvelle version de Windows dans les entreprises s’effectuaient 18 à 24 mois avant la date de fin de support. Si Microsoft ne dispose pas de données à l'échelle de la France, aujourd’hui, selon certains de nos interlocuteurs, environ 30 % des entreprises ont déjà migré vers Windows 11. Le reste du parc, plus de 65 %, fonctionne sous Windows 10 et pour moins de 5 % sous Windows 7 dont le support avait pris fin le 14 janvier 2020. Quant à Windows 8.1, dont le support technique s’est arrêté le 10 janvier 2023, n’a jamais vraiment séduit les entreprises.
Un Windows 12 CoPilot dopé à l‘IA
Windows 11 sera-t-il le dernier système d’exploitation classique de Microsoft ? Difficile de répondre à cette question ne sachant jamais ce que l’éditeur nous prépare, nous disions déjà la même chose pour Windows 10. Il est toutefois raisonnable d’affirmer qu’entre Windows 10 et Windows 11, les transformations n’étaient pas non plus révolutionnaires, la vraie différence s’est surtout jouée sur le design, sur la sécurité et moins sur les fonctionnalités. « Windows 11 est surtout un Windows 10 plus sécurisé, toutes les couches de sécurité sont activées par défaut », constate d’ailleurs Julien Guegan.
En partant de ce constat, un Windows 12 est-il envisageable ? Oui, mais alors avec un axe très orienté IA avec CoPilot. C’est du moins ce qu’avait laissé entendre un dirigeant de Microsoft lors d’une présentation d’AMD au CES à Las Vegas en 2023. Les investissements de Microsoft dans OpenAI semblent à eux seuls justifiaient un OS clairement axé vers l’IA, et ce, peu importe la dénomination de Windows 12 ou Windows CoPilot.
Devant le fait accompli, Microsoft va bien proposer son IA Copilot sur Windows 10, son OS le plus populaire actuellement. Quelque 38 millions de données et informations personnelles ont été rendues vulnérables plus tôt cette année par un défaut de configuration dans un logiciel de Microsoft utilisé par diverses entreprises et organisations. Certaines de ces données sont issues de plateformes pour le traçage des cas contact de Covid-19.
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