En octobre 2016, IDC indiquait que 29 % des entreprises françaises de plus de 1000 salariés avaient adopté une initiative DevOps et 17 % d’entre elles étaient en phase de réflexion et de projets. Et dans cette frénésie du DevOps, l’automatisation serait la clé de la réussite. Au-delà de ces chiffres et des déclarations, Benoit Moussaud, directeur technique de XebiaLabs, indique que c’est d’abord la culture de l’automatisation qui est très répandue dans notre pays, bien plus que celle du DevOps. « C’est vrai, la culture de l’automatisation est bien développée en France. Depuis 2010, toutes les sociétés automatisent leurs déploiements applicatifs. Ce développement est aussi à mettre en perspective à l’enseignement des mathématiques, très avancé dans notre pays. En revanche, ce qui est valable pour l’automatisation ne l’est pas forcément pour l’approche DevOps, les entreprises conservant un rythme très cadencé. En soi, il n’est pas nécessaire d’avoir une culture DevOps très marquée pour faire de l’automatisation. Nous constatons même que de nombreuses entreprises font du DevOps sans le savoir car, pour elles, l’objectif est bien de fluidifier leurs activités. J’oserais même dire que ces entreprises réussissent parfois mieux que celles qui font du DevOps à marche forcée. »
Mettre un terme aux opérations manuelles !
L’automatisation joue, en effet, un rôle essentiel dans la délivrance en continu. Opérer manuellement n’a plus de sens aujourd’hui ; l’enjeu est bien d’éliminer les tâches manuelles, les administrateurs ne pouvant plus consacrer plus de 50 % de leur temps à des processus de configuration manuelle, ce temps doit être dépensé à des expertises pointues ou à des projets à plus forte valeur ajoutée. Toutefois pour Benoit Moussaud, historiquement, cette automatisation s’est surtout effectuée sous forme de verticaux en local en utilisant des outils internes basés sur du scripting et des frameworks ouverts, ce qui a eu pour conséquence d’augmenter la complexité. En clair, à chaque nouvelle technologie correspond l’usage d’une pile d’outils. Un avis que partage aussi Hervé Lemaître, Business Strategist and CTO de Red Hat France : « L’automatisation est effectivement pratiquée depuis longtemps mais elle existe sous différents formats dans les équipes. Il y a donc un panel de technologies plus ou moins anciennes qui perdurent dans différents groupes et qui sont surtout maîtrisées par des experts. Résultat : la portée de l’automatisation reste limitée. » Mais les choses changent, les entreprises sont toujours plus nombreuses à réclamer un service de déploiement toute technologie en mode self-service qu’il soit en open source ou issu d’une offre commerciale. « Les entreprises font de plus en plus appel à des sociétés spécialisées qui proposent des plateformes globales et simples, le but étant aussi de maintenir les mises à jour et d’assurer la maintenance de tous ces environnements », précise Benoit Moussaud. « L’avenir est à l’automatisation partagée pour différents types de profils. La demande des entreprises est forte car elles ont besoin de gagner en agilité et en simplicité dans leurs processus. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui avec une IT qui investit toute l’entreprise alors que paradoxalement il y a de moins en moins de personnels dédiés à l’IT », constate, de son côté, Hervé Lemaître.
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