Pour les fournisseurs, les communications unifiées et leurs services associés (agenda et gestion des contacts, messagerie, transfert sécurisé de documents, localisation d'un collègue - sur place ou en déplacement - pour prévoir un meeting, initier une communication vocale ou visioconférence...) représentent un juteux business à conquérir. Trois écoles s’affrontent : les opérateurs qui mettent surtout en avant leur expertise dans les télécommunications en général et leur maîtrise du réseau, les équipementiers dont les historiques Alcatel-Lucent et Mitel (suite au rachat d’Aastra en 2013) qui misent sur leur base très importante de PABX installés, sans oublier les éditeurs et les pure-players comme 3CX, Centile, Starface, Microsoft ou 8x8 qui proposent des solutions entièrement dématérialisées. L’américain 8x8 vient par exemple de fusionner, en une seule et unique solution appelée X Series, ses offres Virtual Office Editions, une solution UCaaS (présence, messagerie, vidéo, partage, etc.) qui se déploie sur n’importe quel terminal depuis une interface unique et Virtual Contact Center, un outil de centre de contact omnicanal.
En outre, pour Laurent Camus, senior product marketing manager (PMM), intelligent communications & analytics chez Microsoft, les systèmes traditionnels ne répondent plus aux enjeux de la mobilité : « Avec notre plateforme collaborative Teams (ndlr : basée sur Skype Entreprise), nous mettons à la disposition des utilisateurs un espace de travail complet incluant le partage de documents, les communications, la mobilité… Notre volonté est bien d’intégrer la communication et la collaboration dans des offres globales comme Microsoft 365 ou Office 365. En termes d’intégration, une approche software intégrée à une suite bureautique est plus facile à appréhender ». Le porte-parole de Microsoft insiste également sur l’innovation autour de l’intelligence artificielle avec la traduction simultanée en temps réel bientôt portée dans Teams. De son côté, Bertrand Pourcelot, président directeur général de Centile (récemment racheté par l’allemand Swyx), met en avant l’agilité des logiciels : « Les cycles de développement ne sont pas les mêmes, les solutions logicielles sont basées sur des standards ouverts comme le protocole SIP. C’est le cas de notre plateforme multitenante de communication et de collaboration Istra. Elle a été conçue pour être hébergée ; ainsi, quand nous effectuons une mise à jour, tous nos utilisateurs en bénéficient, ce qui n’est pas forcément le cas pour un système traditionnel provenant d’un équipementier, souvent propriétaire ». Les protocoles ouverts, c’est aussi le cheval de bataille de plusieurs acteurs comme 3CX, Avencall ou Wildix qui misent aussi sur le Web RTC permettant de communiquer depuis n’importe quel terminal (smartphone ou PC) via une simple interface Web.
Le cloud, aussi un choix des équipementiers et des opérateurs
Bien sûr, cette agilité, les équipementiers la revendique également aujourd’hui comme Alcatel-Lucent avec son offre Rainbow, une plateforme de collaboration en mode cloud qui offre, entre autres, des fonctions de messagerie instantanée et de gestion de présence, la communication voix et vidéo ainsi que le partage d’écran et de fichiers. A ce titre, Rainbow s’intègre facilement aux applications métiers comme les systèmes de gestion hôtelière (PMS, Property Management Systems), et ce, via des API. Même chose chez Mitel qui séduit tout type d’entreprise avec ses offres MiCloud. Mitel a d’ailleurs récemment nommé Rami Houbby à la tête de son équipe de ventes cloud pour accélérer sa croissance dans ce domaine. Quant aux opérateurs historiques, ils revendiquent déjà la maîtrise du réseau, un réel point différenciant par rapport à leurs concurrents et proposent aussi des solutions de communications unifiées comme en témoigne Bouygues Telecom qui s’est associé avec Broadsoft (propriété de Cisco). De même, pour des opérateurs alternatifs et agrégateurs de services comme Sewan ou OpenIP, leur stratégie est de fournir, via une interface dédiée, une multitude de services de téléphonie, de communication, de collaboration, mais aussi des liens d’accès, des forfaits, etc. L’entreprise souscrit à ces offres généralement dans le cloud selon ses besoins et paient ce qu’elles consomment.
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