« Environ 35 à 40 % des entreprises disposent encore de postes fonctionnant sous Windows 7. Nous constatons, de notre côté, que les sociétés sont déjà nombreuses à avoir migré vers Windows 10. Toutefois, des très grands comptes avec des parcs volumineux de plusieurs dizaines de milliers de machines comme le secteur public en Allemagne n’ont pas encore terminé leur migration d’où leur intention d’acquérir le programme ESU qui propose des mises à jour de sécurité jusqu’au 10 janvier 2023 », explique Nicolas Guetin, Head of Client Solutions France chez Dell. En soi, l’ESU n’est pas nouveau, il existait sous d’autres dénominations pour les versions antérieures de Windows, ce programme a été créé pour assurer la transition en douceur vers un nouvel environnement. « L’ESU est effectivement une réponse à une phase de transition surtout lorsque vous avez des clients qui ont des contraintes de sécurité. Et le coût d’une ESU n’est rien comparé au coût généré par un virus de type ransomware. Ces grandes entreprises ne se posent pas la question, elles veulent être en conformité en attendant la fin de leur migration », admet Pierre Sylvie-Surget, responsable division end-users services chez Capgemini. De son côté, Christophe Fréalle, directeur d’offre Windows chez Econocom, recommande bien sûr l’usage de l’ESU pour couvrir le risque mais indique en parallèle que la meilleure solution reste la migration. De plus, Christophe Fréalle fait savoir qu’en grande majorité, les premières migrations vers Windows 10 ont été réalisées avec les versions 1803 et antérieures, plus longues à migrer d’un point de vue utilisateur ; contrairement à celles, à partir de septembre 2019 et plus, pour lesquelles Microsoft a revu les processus.
Des changements organisationnels avec Windows 10
Contrairement à la migration de Windows XP vers Windows 7 où les entreprises passaient d’un OS figé qui évoluait avec les services packs, la transition vers Windows 10 implique un modèle de mises à jour en continu, on parle désormais d’approche de Windows as a service ou de poste as a service. Résultat : l’entreprise a dû se structurer par rapport à ce rythme en continu. « Avec Windows 10, les entreprises, via la DSI et les métiers, ont un contact permanent avec les utilisateurs dans tous les départements pour identifier les impacts sur les applications, d’autant qu’un certain nombre d’applications n’est pas ou plus adapté à ce système d’exploitation. N’oublions pas que c’est un modèle venu du monde mobile », souligne Pierre Sylvie-Surget. Un point que partage aussi Christophe Fréalle : « Cette évolution en continu s’apparente à ce qui se fait au niveau des smartphones sous Android à la différence que Microsoft essaie de garantir le fonctionnement des applications par de l’outillage et du service. » La migration vers Windows 10 n’est donc pas seulement un bouleversement technologique mais aussi organisationnel au niveau du service desk et de l’administration du parc. Cet impact sur l’organisation est d’ailleurs considéré pour beaucoup comme l’un des plus gros chantiers. Pour apporter de l’agilité dans cette migration, les ESN ont créé des programmes spécifiques, c’est par exemple le cas de Capgemini qui mise sur ses entités de production (basées en Inde et en Pologne) pour accélérer les migrations. Ces usines d’ingénierie fournissent des ressources humaines, des outils d’automatisation, des formations et de l’accompagnement dans la conduite de changement auprès des DSI. Et les résultats semblent probants, selon Pierre Sylvie-Surget : « A parc applicatif égal, on peut arriver à des ratios de un pour trois. » Chez Econocom, les équipes proposent, via l’entité infeeny, une stratégie de transformation numérique de l’environnement de travail (Digital Workplace). « Nous les accompagnons dans la phase d’ingénierie, nous les conseillons dans leur processus technique et nous les aidons à choisir les bonnes stratégies et les outils », conclut Christophe Fréalle
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