L’État et en particulier le ministère de l’Éducation nationale interdisent désormais l’utilisation des suites Microsoft 365 et Google Workspace à titre gratuit au sein des établissements. « Clairement, le gouvernement a durci le sujet autour de la permission d’utiliser office 365 », reconnaît Stanislas de Rémur, président d’Oodrive. C’est dans ce contexte où les suites américaines ne sont plus les bienvenues dans le secteur public que le ministre délégué chargé de la Transition numérique Jean-Noël Barrot avait récemment annoncé les lauréats de l’appel à projets sur les suites bureautiques collaboratives cloud qui sont Wimi, Jamespot et Interstis. Ces sociétés qui s’appuient aussi sur un écosystème (3DS Outscale pour l’hébergement des données sur un socle qualifié SecNumCloud, ou encore BlueMind sur le mail) peuvent ainsi bénéficier de 23 M€ pour financer leurs projets. Par exemple, chez Jamespot, ce projet se nomme CollabNext qu’il faut voir, selon Alain Garnier, président et co-fondateur de l’éditeur comme une alternative à Google Workspace ou Microsoft 365. Pour se faire, Jamespot s’appuie donc sur son socle technique (digital workplace, intranet, réseau social entre autres), des basiques d’une suite bureautique, des modules annexes à valeur ajoutée (comme la gestion de présence) et sur un écosystème de partenaires. « CollabNext regroupe une dizaine de partenaires dont Outscale pour l’hébergement, Alinto pour le mail ou encore Wallix pour la sécurisation des accès, etc. Nous rajoutons également une couche d’intelligence artificielle. Nous avons déjà des accords commerciaux et opéré quelques déploiements de cette suite », précise à ce titre Alain Garnier. Bien sûr, pour ne pas ajouter de complexité, l’éditeur est le guichet unique de cette solution, facturée et supportée par ses soins.
Jouer aussi sur la corde des données sensibles
Hormis ces trois lauréats de l’appel à projets, les suites bureautiques et collaboratives se multiplient en France à l’image de la plateforme pour les données sensibles portée par Oodrive (pour le partage des documents), Olvid (pour la messagerie), Collabora (pour la suite bureautique même si c’est un éditeur anglais) et Tixeo (pour la visioconférence). Tous ces acteurs s’unissent donc pour créer une suite alternative collaborative sécurisée et souveraine européenne. Pour Stanislas de Rémur, l’objectif n’est pas de se substituer systématiquement aux offres déjà en place, telles que celles de Microsoft ou Google, mais de les compléter en proposant une alternative fiable pour assurer la protection et la confidentialité totale des données sensibles. Un argument de poids d’autant qu’Oodrive est certifié SecNumCloud (SaaS). Comme le précise le président d’Oodrive, cette plateforme est ouverte à d’autres acteurs, l’idée est aussi de l’enrichir en termes de fonctionnalités. Autre exemple enfin, celui de Cheops Technology avec Mail in France (https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-cheops-technology-degaine-sa-messagerie-securisee-mail-in-france-maj-89248.html), une suite basée sur des briques open source. Cette suite qui s’intègre facilement à Outlook depuis un bouton comprend ainsi une messagerie, de la visioconférence, du chat et un espace de stockage de type Google Drive, elle est hébergée dans les datacenters de Cheops Technology et est en cours de certification SecNumCloud par l’Anssi selon Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology. À ce titre, Mail in France sera déployée en interne chez l’intégrateur qui s’est toujours refusé à utiliser Microsoft 365.
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