Les éditeurs de logiciels de gestion sont partagés à proposer ou pas des plateformes PDP. Certains, à l’image d’EPB, ne seront pas candidats, mais ils supporteront en revanche les PDP dans leurs offres. « En tant qu’éditeur, nous devrons assurer l’interopérabilité de toutes les plateformes PDP et du PPF, notre travail est donc de prendre contact avec l’opérateur et via des API par exemple de rendre compatible leur plateforme avec nos solutions », précise Grégoire Leclercq, directeur général délégué de EBP. D’autres comme Sage se donnent éventuellement la possibilité de devenir une PDP à un moment ou à un autre. « La question d’être ou pas une PDP reste ouverte chez Sage. Pour l’heure, nous nous focalisons sur la conformité de nos outils avec la facture électronique afin de permettre à nos clients de répondre à ce nouveau cadre légal. Nous solutions seront connectées avec le PPF et les PDP. Notre objectif, au travers de nos solutions, est d’assurer la collecte automatisée, l’envoi et la réception de l’ensemble des flux quelle que soit la plateforme. C’est une automatisation complète des cycles de ventes et des cycles d’achats. Et d’un point de vue commercial, nous allons pouvoir contrôler l’exactitude des données et proposer par exemple des fonctionnalités de paiement en temps réel », explique Tristan de Broucker, chef de marché comptabilité et gestion commerciale - TPE et experts-comptables - chez Sage.
Enfin des éditeurs, à l’image de Cegid, ont fait le choix de proposer leur propre PDP. « Après réflexion, nous avons décidé de déposer un dossier pour être une PDP vue la place qu’occupent nos solutions au sein des cabinets d’experts-comptables en France lesquels gèrent des millions d’informations », explique André Brunetière, directeur des produits et de la R&D chez Cegid. C’est d’autant plus important pour Cegid que l’éditeur bénéficie de l’expérience portugaise dans le domaine de la facture électronique suite au rachat du groupe Primavera qu’il a opéré l’année dernière. L’objectif de Cegid est donc de proposer une PDP ergonomique et fortement automatisée afin de garantir le plus de transparence possible à l’utilisateur, bref qu’il continue d’abord de travailler dans son outil de gestion. Pour sa PDP, Cegid sera dans une logique d’interopérabilité en exploitant les formats et les protocoles requis et établis. « Les plateformes se doivent d’échanger des objets compréhensibles », comme le précise à ce titre André Brunetière. Bien sûr, des services supplémentaires seront intégrés suivant les besoins des entreprises et de leur taille, citons par exemple des services de reporting, de paiement, de financement de factures émises, etc. En parallèle, en tant qu’éditeur de solutions de gestion, Cegid mettra bien sûr tout en œuvre pour supporter, via des mises à jour et des nouvelles versions, les processus liés à la facture électronique et le support de sa propre PDP et des plateformes tierces.
Autre exemple d’éditeurs qui proposent leur PDP, celui d’ADC Groupe (logiciels de production comptable) et de RCA (logiciels de gestion comptable) qui s’associent avec l’hébergeur Coaxis pour créer leur PDP appelée Village Connecté. Celle-ci cible les experts-comptables et comme le mentionne Jérôme Clarysse, président de RCA, le risque majeur de la facture électronique, c’est que l’expert-comptable soit écarté des flux de factures. « D’autres acteurs en devenant PDP voudront maîtriser ces flux pour en exploiter la richesse et empiéteront ainsi sur la relation client/expert-comptable. Au contraire, avec la PDP Village Connecté, les experts-comptables pourront s’appuyer sur une plateforme qui renforcera leur position. » Les trois associés veulent aussi garantir l’archivage et le stockage des données de facturation pour que les experts-comptables puissent les maîtriser et déployer à partir d’elles des bouquets de services à valeur ajoutée (analyse prédictive, etc.).
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