« Bien sûr, la souveraineté ne se joue pas seulement sur une seule qualification, il faut maîtriser une chaîne technologique, c’est ce que nous essayons de faire par exemple en assemblant nos propres serveurs même si nous restons dépendants des composants ou encore en exploitant des technologies open source comme notre offre de cloud public basée sur OpenStack. Chez OVHcloud, nous restons pragmatiques et travaillons avec des acteurs américains comme VMware et Nutanix tout en se positionnant dans cette logique open source », souligne Caroline Comet-Fraigneau, vice-présidente chez OVH France. Précisons que’OVH a décroché la certification SecNumCloud (IaaS https://www.ssi.gouv.fr/uploads/liste-produits-et-services-qualifies.pdf) avec son offre cloud privé Hosted Private Cloud reposant sur VMware, un fournisseur américain.
Si un éditeur ne répond pas aux exigences ISO 27001 et encore moins aux prérequis de l’Anssi pour le SecNumCloud, il n’aura pas forcément tous les éléments liés à la sécurité. « C’est pour cela que je distingue bien sécurité et souveraineté. Être certifié ISO 27001 donne déjà un certain niveau de maturité. Quant à SecNumCloud, cette qualification a ses propres critères de sécurité, nous rentrons dans le scope de l’Anssi », résume David Chassan, directeur de la stratégie chez Outscale. De son côté, Stanislas de Rémur, président d’Oodrive, préfère parler d’indépendance numérique même si la souveraineté est un moyen de choisir un acteur français et/ou européen. « Le mot souveraineté est souvent associé au protectionnisme et en Europe, dès que l’on parle de souveraineté, nous avons cette impression de retourner à l’âge de pierre alors que les deux pays les plus protectionnistes sont bien la Chine et les USA. Il faut avoir cette capacité à faire émerger des leaders numériques en Europe. »
La French Tech, un gage de sécurité
La souveraineté se joue aussi sur d’autres critères, des critères techniques pour Nicolas Leroy-Fleuriot, président-directeur général de Cheops Technology : « La souveraineté, c’est aussi la capacité à customiser les environnements et les contrats (engagement des services, clause de réversibilité, etc.). » Elle se joue aussi sur l’accès aux marchés publics, notamment pour les plus petites structures, c’est d’ailleurs la volonté du ministre délégué chargé de la Transition numérique Jean-Noël Barrot qui a annoncé lors des 10 ans de la French Tech le programme : « Je choisis la French Tech » qui a pour mission de doubler le recours aux start-ups par les acheteurs publics et privés, en s’appuyant sur 5 000 partenaires dès 2027 ». Pour Alain Garnier, cette initiative est une bonne nouvelle pour redynamiser le marché, en effet, l’État devrait augmenter ses achats auprès des start-ups - à hauteur de un milliard - dans les quatre prochaines années. Déjà 50 associations, fédérations professionnelles et centrales d’achats (Ugap, UniHA, Pôle Emploi, Cpme, etc.) se sont engagées dans le cadre du plan « Je choisis la French Tech ».
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