Seule solution qualifiée SecNumCloud de notre dossier, Oodrive Work évolue (dans sa dernière version Horizon) et s’affirme déjà comme un espace collaboratif de confiance permettant de gérer les données sensibles des entreprises, mais aussi comme une alternative à MS 365 et à Google Workspace. « Dans Oodrive Work (version Horizon), les entreprises bénéficient désormais de la suite bureautique Collabora non soumise aux lois extra-territoriales, de la signature électronique de documents et d’ici à cet été, du chat. A la fin de l’année, Oodrive Work devrait même s’enrichir, via des partenariats, d’un outil de visioconférence et du mail. Avec Oodrive Work Horizon, nous créons des bulles de confiance (les TeamsSpace) dans lesquelles tous les acteurs du projet peuvent échanger, collaborer, modifier et même signer des documents, ces derniers ne sortiront jamais de leur bulle sécurisée. Prenons l’exemple d’une mairie, les utilisateurs internes mais aussi ceux d’un partenaire externe échangent leurs données, via des répertoires partagés privés ou publics, sans avoir accès au système d’information de la mairie, les accès étant protégés par une authentification forte », détaille Sylvain Lefeuvre, responsable des ventes chez Oodrive.  

Avec NetExplorer Share et NetExplorer Workspace, l’éditeur NetExplorer se positionne comme un spécialiste de la gestion documentaire avancée et sécurisée pour les PME, les ETI et les organismes publics. « Nous apportons des fonctionnalités clés permettant aux entreprises, interconnectées à des outils tiers, d’échanger des fichiers vers l’extérieur de manière sécurisée », précise Bertrand Servary, CEO de NetExplorer. Par sécurité, l’éditeur exploite plusieurs mécanismes comme le chiffrement, le tatouage numérique, le filigrane automatique, la double authentification ou encore la gestion des privilèges et droits d’accès. A noter que NetExplorer fait aussi valoir ses certifications (ISO 9001, ISO 27001 et HDS). Pour Bertrand Servary, il n’est pas question de s’éparpiller vers d’autres fonctions en ajoutant de la vidéo ou du mail, l’objectif est bien de rester dans son ADN de la gestion documentaire, plutôt en enrichissant sa plateforme de nouveaux outils comme la classification des données par exemple. « Pour éviter un entassement des données, il faut pouvoir les identifier, les classer et les authentifier sans perturber le quotidien des utilisateurs et pour cela, l’usage de l’IA est un réel atout », indique à ce titre Bertrand Servary. 

Une solution Jamespot avec des partenaires

De son côté, l’éditeur français Jamespot, surtout connu au départ pour Agora, son réseau social concurrent de MS Yammer (désormais MS Viva Engage) et son intranet collaboratif Smart Place, joue aussi sa partition en mettant en avant sa suite CollabNext, lauréate de France Relance 2030 et concurrente de MS 365 et de Google Workspace. Comme le rappelle Alain Garnier, président et co-fondateur de Jamespot, CollabNext s’inscrit dans une démarche souveraine, de confiance et de sécurité, avec un déploiement sur une infrastructure hébergée en France et avec une qualification SecNumCloud en ligne de mire. Dans cette suite, Jamespot travaille avec 12 partenaires dont Datakeen (pour l’IA), Alinto (pour serveur mail), Outscale (pour l’hébergement), mais aussi avec l’éditeur allemand NextCloud dont la suite de Jamespot vient juste en support de compatibilité. A noter que NextCloud, équivalent d’un DropBox à l’origine, est devenu une véritable plateforme européenne auto-hébergée de partage et de collaboration basée sur des modules en open source. Dernièrement, la solution auto-hébergée webmail RoundCube a rejoint NextCloud, ensemble, ces deux acteurs souhaitent renforcer cette collaboration décentralisée et sécurisée que réclament notamment les pouvoirs publics européens. A ce titre, les 300 000 agents du ministère de l’Intérieur utilisent déjà NextCloud depuis 2019 pour échanger leurs données depuis leurs postes de travail. NextCloud a d’ailleurs conclu plusieurs partenariats en France dont l’un avec le spécialiste du stockage objet Leviia qui, via Leviia Next, permet de déployer l’offre NextCloud à grande échelle.  

Dans la lignée de Jamespot, Talkspirit s’est fait connaître à l’origine, plus précisément en 2008, pour son réseau social et son intranet, puis à partir de 2015, comme l’indique Philippe Pinault, co-fondateur et CEO de l’éditeur, Talkspirit s’est enrichi du chat (concurrent de Slack à l’époque), d’un drive, de la bureautique en ligne (avec OnlyOffice) et de la vidéo (avec Jitsi). L’intégration de la messagerie mail, commercialement disponible d’ici à la fin de l’année, avec BlueMind va contribuer à franchir un pas de plus vers une véritable alternative (certifiée ISO 27001) à MS 365 et à Google Workspace. A ce titre, les équipes de développement de l’éditeur s’appliquent à améliorer l’expérience de l’utilisateur en mettant surtout l’accent sur les 30 % des fonctions exploitées par 90 % des utilisateurs. Cette expérience de l’utilisateur va de pair avec l’accompagnement qu’apporte l’éditeur à ses clients. « Les pratiques des utilisateurs sont encore très centrées autour du mail dans les entreprises, l’accompagnement est donc indispensable pour les orienter davantage vers le partage comme le font déjà les jeunes générations », précise d’ailleurs Philippe Pinault. 

Des offres développées pour des clients

Pour sa part, Flexcloud, un autre éditeur français, est né en 2009 par la demande d’une ONG d’une solution de mail privée, sécurisée et hébergée en France. Se sont ensuite greffée une solution cloud de stockage et de partage de documents, puis une fonction d'édition collaborative de documents, et enfin des outils de visioconférence et de signature électronique. Ainsi, les utilisateurs peuvent signer leurs documents via un simple clic qui va ensuite utiliser le moteur de génération de signature DocuSign. « Nous travaillons à améliorer la souveraineté de cette fonctionnalité par l’intégration locale du moteur de signature, comme nous l'avons fait pour la coédition de documents et la visioconférence et comme nous le ferons pour l'IA », précise toutefois Jérôme Flament, CEO de Flexcloud. Sur la partie mail, des améliorations seront aussi apportées dans un avenir proche, notamment sur l’interface utilisateur, des pourparlers sont en cours avec un éditeur. De même, Flexcloud intègre Only Office dans sa plateforme pour la bureautique. Comme Oodrive, Flexcloud répond aux besoins des entreprises qui souhaitent gérer des données sensibles dans un espace de confiance et sécurisé, la plateforme est d’ailleurs hébergée chez OVH.  

Si au départ, le premier cas d’usage de Wimi a été de fournir un environnement drive de type DropBox, par la suite, l’offre s’est largement enrichie de fonctionnalités comme la visioconférence, l’agenda, le réseau social puis la signature électronique et l’email. En s’appuyant également sur Only Office pour la bureautique, Wimi peut remplacer, comme le rappelle Lionel Roux, directeur général de Wimi, les offres de Microsoft et de Google. Et l’argument qui fera bientôt la différence, c’est la qualification SecNumCloud qui devrait être définitive d’ici à septembre 2024. A ce titre, la sécurité est une priorité chez Wimi. « Nous sommes en cours d’intégrer un système de chiffrement de bout en bout et un mécanisme de tatouage numérique permettant de certifier l’origine du document », souligne Lionel Roux, l’éditeur revendiquant 450 000 utilisateurs pour 2000 clients payants.   

Enfin, Jalios, qui fête ses 23 ans d’existence, se place déjà comme une alternative à Microsoft et Google avec son offre souveraine Workplace Liberty ainsi que sa suite Jalios Open Suite lancée il y a deux mois. A noter que contrairement à Jalios Open Suite, Liberty est un composant de cette suite qui n’intègre pas le mail, le calendrier et la bureautique. Pragmatique, Jalios se place aussi comme un complément des offres américaines avec ses solutions Workplace pour Google et Workplace pour Microsoft 365. Par les points différenciants de Jalios, Jean-François Pellier, directeur commercial de Jalios, met en avant son écosystème d’intégrateurs qui développe des outils complémentaires alimentant ainsi sa marketplace ; l’architecture ouverte, via des API, et modulaire qu’offre la plateforme de Jalios permet justement aux entreprises d’avoir cette liberté de choix. A ce titre, Jalios envisage de renforcer les interconnexions avec les applications métiers et de développer en parallèle plus de verticaux (autour des experts comptables par exemple pour les échanges documentaires).