Trois ans après votre indépendance du groupe Econocom, comment évolue Jiliti ?
De par son histoire et ses acquisitions (ndlr : notamment celle de l’allemand StorTrec en juillet dernier), Jiliti, soutenu par Chequers Capital, est désormais un leader européen de la maintenance des infrastructures IT, mais pas seulement puisque nos ambitions dépassent les frontières européennes avec une couverture de plus en plus importante aux Etats-Unis ainsi qu’en Asie. Des acquisitions sont là aussi planifiées. Notre volonté est également de nous renforcer dans la gestion de l’infrastructure avec plus de services associés et managés. En parallèle, nous sommes très sensibles aux problématiques environnementales et proposons d’ores et déjà différents services.
Justement, comment se traduit cette sensibilité de Jiliti aux aspects du Green IT ?
Nous avons par exemple racheté la société Computer Trade en janvier dernier qui nous permet d’accélérer la fin de vie des équipements en les recyclant (plastique, métal et cartes), en récupérant les composants pour en faire des pièces détachées ou en donnant une seconde vie à l’équipement quand le reconditionnement est possible. De par notre métier historique de maintenance IT, notre objectif a toujours été d’allonger le cycle de vie des infrastructures en changeant ou en rajoutant des composants dans la mesure du possible, de ce fait, nous maintenons encore des systèmes AS/400 et même des machines sous Windows 95. Toutes les applications n’ont pas besoin des dernières technologies pour fonctionner. En parallèle, nous exploitons des services managés d’infrastructure as a service qui permettent de piloter les ressources dans un mode de consommation à l’usage, c’est très significatif au niveau du stockage notamment. En outre, nous nous intéressons de plus en plus à l’hébergement local, souverain et vert, ce que nous appelons du Edge datacenter vertueux avec des technologies innovantes de refroidissement.
Comment évolue la maintenance des infrastructures IT à l’heure de la transformation digitale ? Quels sont vos points forts ?
Nous allons de plus en plus vers une maintenance prédictive, notre objectif étant toujours d’assurer la continuité de service des infrastructures. Pour cela, nous capitalisons sur nos données collectées depuis plus de 20 ans dans un datalake. L’usage de l’IA va nous permettre de relever ce niveau de prédictivité en anticipant sur les événements matériels et contrecarrer ainsi les arrêts de production. Les failles les plus connues restent le disque dur et la mémoire. Nous disposons d’un réseau de proximité en France avec 26 sites qui est très réactif et qui, plus est, est vertueux puisque nous réduisons nos déplacements en km parcourus. Aujourd’hui, 80 à 90 % du diagnostic se fait à distance.
Comment évolue le SI de vos clients ?
Les workloads critiques reviennent progressivement dans les datacenters souverains, mais il faut transformer ces derniers vers un modèle de consommation à l’usage, en clair, reproduire le modèle flexible et agile hérité du cloud public en interne. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut négliger le cloud public, il a aussi toute sa place pour des applications moins critiques.
Commentaire