Dans un contexte où l’on assiste à un déplacement de plus en plus important des workloads vers le cloud, le recours à des applications SaaS et, dans une moindre mesure, le développement de l’edge computing, les entreprises font face à un éparpillement de leurs données structurées et semi-structurées. Selon le rapport sur la connectivité 2021 de Mulesoft réalisé en partenariat avec Deloitte Digital, l'organisation moyenne dispose de plus de 800 applications et seulement 29 % d'entre elles sont actuellement intégrées. Nos interlocuteurs soulignent ainsi l’urgence de faciliter l’interconnexion et l’interaction des données entre les applications métiers existantes en mode on premise avec celles éparpillées dans des solutions cloud. Pour Sadaq Boutrif, directeur conseil et solutions chez Tibco France et Benelux, ces environnements hybrides ont complètement changé le paradigme de l’intégration, d’autant que même les applications métiers critiques s’exportent vers l’extérieur. En parallèle à cette hybridation des environnements, Denis Herriau, VP Europe du Sud chez Informatica, observe aussi la complexité du patrimoine existant dans les entreprises (entre la présence des ESB, EAI, ETL ou autres scripts maison) pour laquelles il faut redonner de l’agilité opérationnelle et apporte de la simplification. C’est donc dans ce contexte d’obsolescence technologique des socles historiques et d’hybridation des environnements que la plateforme d’intégration de données dans le cloud (iPaas) s’inscrit. Les éditeurs de plateformes iPaas (pour la majorité des acteurs historiques de l’intégration de données) ont donc su faire progressivement évoluer leurs solutions – au départ en mode on premise - vers le cloud.
La réconciliation des deux mondes par l’exemple
Plusieurs exemples récents marquent cette tendance de conciliation des deux mondes. Le premier, celui de la Macif (voir ci-dessous le cas client) qui a fait appel à Tibco pour interconnecter ses services legacy avec ses solutions plus modernes basées dans le cloud afin d’augmenter son panel de services multicanal. Quant au deuxième, il concerne le groupe Intermarché qui s’est appuyé sur les compétences de Boomi pour remonter les millions de tickets de caisse provenant des 4 000 sites du groupe vers son informatique centrale (sous SAP) afin de consolider toutes ces informations. Le troisième exemple est celui des franchises françaises V and B qui font à la fois cave et bar dégustation ; en effet, dans leur transformation omnicanale, V and B a déployé l’iPaas d’Informatica pour bénéficier d'une visibilité centralisée sur les niveaux de stock de ses produits tout en conservant son logiciel de point de vente. En dernier exemple avec Orange qui utilise Oracle Integration Cloud (OIC) pour intégrer son ERP Oracle avec ses applications déployées en on premise.
Cette hybridité, le fait de conserver le patrimoine existant tout en avançant vers des solutions hébergées dans le cloud, est très recherchée par les métiers et les DSI. Enfin, même si nous nous n’étendrons pas sur ce sujet dans ce dossier, au-delà de l’intégration de données pure, les solutions s’enrichissent de briques supplémentaires notamment autour de la gestion de la donnée (découverte des données, préparation des données, analyse et visualisation des données, etc.). Pour Bruno Labidoire, responsable avant-ventes Europe de l’Ouest et du Sud chez Boomi, les entreprises réclament de plus en plus une plateforme unique et fédératrice et ne plus faire appel à 5 ou 6 solutions spécifiques comme c’était souvent le cas avant.
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