Comme nous le rappelons dans la première partie du dossier, le principal frein à la migration vers Windows 11 dans les entreprises reste l’incompatibilité matérielle des PC qui composent le parc. En premier lieu, le module de plateforme sécurisé TPM en version 2.0 qui sert à de nombreuses fonctionnalités dans Windows 11, notamment Windows Hello pour la protection des identités et BitLocker pour la protection des données. Ainsi, si le PC ne peut pas exécuter TPM 2.0, Windows 11 ne fonctionnera pas. Et comme le rappelle William Biotteau, directeur Channel Lenovo 360 & SMB chez Lenovo France, il y a un vrai risque sur les machines de plus de quatre ans. Ensuite, la prise en charge de l’UEFI (Unified Extensible Firmware Interface), une version moderne du PC Bios, est indispensable car c’est cette version qui autorise le démarrage sécurisé. De même, le PC concerné doit disposer de 256 Go de capacité de stockage ou plus. Enfin, le support de DirectX 12 est impératif, autant il est assez simple de changer une carte graphique dans un PC de bureau pour avoir ce support de DirectX 12, autant c’est presque mission impossible pour les ordinateurs portables. Evidemment, Microsoft, ses partenaires technologiques (Dell, Lenovo, etc.) ou les prestataires qui supervisent les projets de migration proposent des services qui permettent de vérifier la compatibilité du matériel avec Windows 11. « Chez Dell, nous effectuons des PoC (Proof of Concept) sur cinq jours qui nous permettent de vérifier la compatibilité du parc, de démontrer les atouts de Windows 11 et de présenter le processus de migration », explique d’ailleurs Julien Guegan, Strategic Business Development Manager Microsoft chez Dell Technologies. Selon Microsoft qui a répondu par mail à nos questions, ce programme PoC se déroule en 2 phases, une première phase d’analyse permettant d’examiner la base PC, les applications et infrastructures existantes pour identifier et lever d’éventuelles problématiques ; et une deuxième phase de déploiement sur des populations ciblées avant une mise en œuvre générale.
Sans problèmes majeurs identifiés au niveau logiciel
En revanche, pour le porte-parole de Dell Technologies, la comptabilité des applications est presque totale entre Windows 10 et Windows 11. En clair, les applications qui fonctionnent aujourd’hui sous Windows 10 fonctionneront sous Windows 11, en revanche celles qui ne fonctionnaient déjà pas sous Windows 10 ne fonctionneront toujours pas sous Windows 11. Cette logique ne changera donc pas pour les entreprises qui possèdent des applications métiers anciennes/obsolètes sous Windows XP ou sous Windows 7. Comme le rappelle Pierrick Alby, consultant services Microsoft chez Insight, ces applications existent toujours, les entreprises les conservent faute de les moderniser ; leur maintenance est même possible à minima. « Il suffit d’installer un logiciel dédié qui permet de sceller la configuration. De plus, grâce au firewall, certains postes, notamment ceux dont le support de l’OS n’est plus assuré, peuvent être facilement isolés du réseau », précise Pierrick Alby qui a été confronté à ce problème lors de sa précédente expérience au sein d’un service informatique.
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