Malgré l'absence de plusieurs ministères, dont celui des Armées et de l'Intérieur, le Forum International de la Cybersécurité, qui se déroule en ce moment à Lille (5-7 avril), ne manque pas de têtes d'affiche. Inauguré sous la houlette de son très respecté co-fondateur, le général Watin-Augouard, il a également mis sous les projecteurs Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. « Il est désormais essentiel de réfléchir à notre cyber-résilience au niveau européen également. Car si l'Europe est devenue un acteur politique, économique et sécuritaire mondial, elle est aussi une cible de plus en plus importante pour les cyberattaques », a expliqué Thierry Breton.
Estimant que l'Europe avait encore jusqu'à présent trop dispersé ses forces technologiques, opérationnelles et politiques, le commissaire avance la nécessité d'activer un programme à l'échelle européenne reposant sur 4 piliers que sont la protection, la détection, la défense et la dissuasion. Au coeur de ce plan : la création d'un « bouclier cybersécurité » pour identifier le plus en amont possible les attaques informatiques avant de causer des dégâts considérables. « Il peut s'écouler aujourd'hui un délai allant jusqu'à 190 jours entre le début de la diffusion d'un malware et le déclenchement d'une attaque », a prévenu le dirigeant.
Au moins 5 SOC créés à l'échelle européenne
Thierry Breton propose ainsi d'investir un milliard d'euros - dont les deux-tiers financés par l'Union européenne - pour la construction d'au moins cinq centres de sécurité opérationnels (SOC) couplés à la mise en place d'une réserve cyber européenne qui bénéficieront d'un programme de formation spécifique via une « cyber skill academy ». A ce jour, 17 pays membres ont déjà indiqué qu'ils seront de la partie, sans que l'on sache cependant encore lesquels. Plus de détails sur ce bouclier cybersécurité - aka cyber solidarity act - seront fournis le 18 avril prochain à l'occasion d'une présentation officielle.
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