L’évènement est assez rare dans le milieu des affaires. L’acquisition de Five9 par Zoom ne se fera pas. Les actionnaires de l’éditeur de solutions pour call-center en mode cloud ont rejeté l’accord de rachat. En juillet dernier, Zoom avait proposé de racheter les actions de Five9 pour un montant global de 14,7 milliards de dollars.
A l’époque, cette opération permettait à Zoom de créer une plateforme d’engagement client à destination des entreprises et lui donner accès au marché mondial des centres d’appel, évalué à 24 milliards de dollars. L’objectif était de s’appuyer sur la solution Five9 pour que les entreprises basculent directement en visio ou sur la solution Zoom Phone si elles le souhaitent, afin d’obtenir un meilleur taux d’engagement.
Une prime faible et une approbation des autorités en suspens
Le rejet des actionnaires de Five9 peut s’expliquer de deux manières. La première est d’ordre financière, la prime proposée par Zoom (+13%) n’a pas été jugée suffisamment importante. De plus, l'action de Zoom a chuté de 28 % depuis l'annonce de l'accord, alors que les actions de Five9 n'ont chuté que de 11 %. Comme il s'agit d'un échange d'actions, cela signifie que les actionnaires de Five9 auraient reçu une prime encore plus faible que convenu. Le deuxième raison porte sur les incertitudes concernant l’approbation des autorités sur une telle acquisition. La FCC avait été saisie sur des problèmes de « participations étrangères » (lien avec la Chine avec un laboratoire pour Zoom et présence en Russie pour Five9) comportant des risques pour la sécurité des Etats-Unis. L'éditeur était néanmoins confiant dans l’analyse des autorités et s’attendait à ce que la transaction soit conclue au cours du premier semestre 2022.
Finalement, les actionnaires en ont décidé autrement. L'achat de Five9 « présentait un moyen intéressant d'apporter à nos clients une offre intégrée de centre de contact », a écrit Eric Yuan, fondateur et CEO de Zoom, dans un billet de blog. « Cela dit, ce n'était en aucun cas un élément fondamental du succès de notre plateforme, et ce n'était pas non plus le seul moyen pour nous d'offrir à nos clients une solution de call-center pertinente », précise le dirigeant. Les deux sociétés ont néanmoins prévu de continuer leur partenariat.