Yahoo revend Kelkoo pour le quart de son prix d'achat
Yahoo revend Kelkoo, le portail spécialisé dans la comparaison de prix qu'il avait acheté en 2004 pour 475 M€. Des rumeurs de vente avaient déjà couru, cette fois c'est définitif. Kelkoo passe entre les mains d'un fonds d'investissement britannique, Jamplant, associé au fondateur du comparateur USwitch. Montant de la transaction : moins de 100 M€ selon Pierre Chappaz, fondateur et ancien PDG de Kelkoo, une information que Yahoo a refusé de confirmer.
Dans un mail diffusé en interne, Glen Drury, patron de Kelkoo, veut rassurer les 270 salariés de la société. Pour lui, l'avenir de Kelkoo est « brillant », et il se félicite de voir l'entreprise passer dans le giron de Jamplant. Il remercie également Yahoo pour tous les investissements faits depuis quatre ans. Pierre Chappaz ne partage pas cet avis positif. Sur son blog, il ne manque pas de fustiger la gestion désastreuse de Yahoo : « La revente de Kelkoo par Yahoo illustre l'incapacité de cette société à se développer dans l'univers du transactionnel. C'est un problème culturel, Yahoo c'est la pub traditionnelle, le bon vieux CPM (coût pour mille, ndlr), ce n'est pas le clic et les marchands. »
Yahoo parle de son côté de recentrage de l'activité
Pierre Chappaz dénonce également l'inaptitude de Yahoo à gérer des équipes situées en dehors du périmètre nord-américain, avant de souligner avec ironie : « La différence [de montant] c'est le prix de l'incompétence d'un management qui a amené l'action Yahoo sous les 9$. » Pour autant, l'ancien patron de Kelkoo reste optimiste quant à l'avenir de son bébé, « l'innovation ne devrait pas tarder à reprendre », souligne-t-il.
Du côté de Yahoo, on explique la vente de Kelkoo pour des raisons de recentrage d'activité : « Yahoo se veut être une porte d'entrée sur le Web, ni plus ni moins. » Pas question de voir cette transaction comme un premier signe de démembrement de Yahoo ni de la relier au départ de Jerry Yang, qui a quitté lundi dernier son poste de PDG. Le site évoque également un « contexte économique difficile » qui aurait accéléré une opération prévue de longue date, ainsi qu'une concurrence acérée sur le secteur des comparateurs de prix.