La mégafusion potentielle entre HP et Xerox se heurte à un obstacle. Des désaccords sur la question de savoir quelle équipe de direction devrait diriger la société issue de la fusion ralentiraient les négociations. Quelques jours après avoir reçu une offre publique d'achat de la part de son concurrent, dont on estime qu'elle se situe aux alentours de 30 Md$, HP a, selon des sources proches de Bloomberg, refroidi les discussions en évoquant la structure post-acquisition.
En privé, les deux parties ont reconnu qu'il y a « une certaine logique » à combiner les forces concurrentielles pour survivre dans un marché de l'impression et de la copie qui connaît un déclin constant. Les sources citées par Bloomberg insistent sur le fait qu'un accord n'a pas encore été conclu et qu'il existe d'autres frictions à régler.
Vers un retournement de situation ?
Pour accélérer l'opération, Xerox serait prête à offrir à HP quatre semaines de due diligence mutuelle pour évaluer les mérites de la fusion, permettant ainsi aux deux fournisseurs d'examiner leurs finances mutuelles. Selon Toni Sacconaghi, analyste principal de la recherche technologique chez Bernstein, cette décision pourrait être une stratégie de Xerox pour inciter HP à inverser le rapport et à réaliser l'acquisition de Xerox. Il estime que ce scénario serait « beaucoup plus logique financièrement ». Cette réflexion repose sur le fait que la capitalisation boursière de HP (29 Md$) soit plus de 3,5 fois supérieure à celle de Xerox (8,4 Md$).
« Après tout, la combinaison à fort effet de levier de l'achat de XRX [Xerox] par HP [HP] comporterait beaucoup de risques, d'autant plus que la courbe de déclin des volumes d'impression et de copie est très incertaine, et pourrait sans doute avoir des répercussions négatives à la baisse, comme cela semble avoir été le cas cette année pour l'activité fournitures chez HP », a écrit Toni Sacconaghi, dans une note aux analystes.
Avec Xerox comme acquéreur, l'analyste estime que l'entreprise ainsi créée aurait une dette nette de plus de 25 Md$. « En revanche, l'économie de l'achat de XRX par HPQ serait supérieure, étant donné que HPQ pourrait le faire avec peu ou pas de dette, mais les synergies seraient identiques, générant probablement une accrétion immédiate et avec un risque limité pour l'entreprise ».