Xavier Niel a soif d'acquisitions. Après avoir racheté en avril dernier, via sa holding NJJ Capital, 55% de l'opérateur télécoms Monaco Telecom en déboursant pour l'occasion 322 millions d'euros, le PDG de Free a cette fois jeté son dévolu sur une plus grosse proie : Orange Suisse. La filliale mobile helvète de l'opérateur historique, qui emploie 871 salariés et compte 2,14 millions de clients, a ainsi été rachetée, toujours via NJJ Capital, pour 2,8 milliards de francs suisses (2,3 milliards d'euros) auprès de son actuel propriétaire, Apax Partners.
L'acquisition du 3e opérateur mobile suisse, derrière Swisscom et Sunrise, est soumise à l'approbation des autorités qui est attendue pour la fin du 1er trimestre 2015. « En tant que nouveau propriétaire d'Orange Suisse, NJJ Capital apportera de la continuité aux clients d'Orange Suisse ainsi qu'à ses employés et sa direction. NJJ Capital est un investisseur stratégique à long terme, détenu et géré par des professionnels des télécommunications avec une expérience avérée dans le domaine », a expliqué Xavier Niel dans un communiqué.
Xavier Niel Vs Patrick Drahi : Le clash des titans des télécomsÂ
En mettant la main sur l'opérateur Suisse, Xavier Niel revient en tant que conquérant sur le marché mobile, après l'échec cuisant en octobre dernier du rachat de T-Mobile par Iliad, la maison-mère de Free.
L'intérêt du fondateur du trublion des télécoms envers Orange Suisse ne date cependant pas d'hier, car ce dernier s'était déjà positionné en février 2012, associé pour l'occasion à Goldman Sachs, pour tenter de prendre le contrôle de cette société dont Orange a souhaité se séparer. A l'époque, c'est Apax Partners qui l'avait emporté en mettant sur la table 1,5 milliard d'euros. Un prix significativement inférieur donc à celui payé aujourd'hui par NJJ Capital mais qui démontre bien l'appétit de Xavier Niel pour ce marché. Une façon également pour le PDG de Free de jouer des coudes face à l'autre ogre du secteur télécom, avec qui il ne s'entend guère, à savoir le président de Numericable Patrick Drahi, qui après avoir réussi son pari de marier SFR à Numericable, place ses pions pour avaler Bouygues Telecom.