En prenant sous son aile des milliers de start-up du logiciel, allaitées aux logiciels Microsoft et plongées au coeur de son réseau pendant trois ans, pour les faire croître et embellir, c'est à terme sa propre cause que sert la société fondée par Bill Gates. Décupler l'ampleur et la puissance de l'écosystème de Microsoft est en effet la vocation principale du programme BizSpark lancé fin 2008. De surcroît, ces jeunes entreprises sont des candidates idéales pour déployer leurs activités dans le cloud, levier de croissance crucial pour l'éditeur de Visual Studio, Silverlight, SQL Server, SharePoint et consorts. Il n'y avait donc rien d'étonnant à voir s'illustrer ce choix technologique dans la sélection des dix-huit start-up présentées cette semaine, à Paris, à un aéropage d'investisseurs et de professionnels(*), sur l'European BizSpark Summit.
Plusieurs de ces jeunes pousses (le programme BizSpark en compte 30 000 à ce jour à travers le monde) ont effectivement choisi de développer leur activité sur le cloud Windows Azure. La Finlandaise Sopima, par exemple, y loge une solution de gestion des contrats en ligne accessible pour 49 euros par utilisateur et par mois. C'est un logiciel « conçu pour une diffusion virale », n'a pas craint d'affirmer Jaan Apajalahti, son PDG, lors d'une session de questions/réponses un peu serrée avec le jury qui l'a cuisiné après sa présentation. Le jeune homme possède déjà une certaine expérience. C'est la deuxième start-up qu'il fonde après une première société qu'il a menée jusqu'à cent collaborateurs.
Des millions d'utilisateurs en quelques semaines
A sa suite, sur la scène du BizSpark Summit, l'Italien Dario Solera a lui aussi présenté une offre installée sur Azure. Son application, Amanuens, fournit un cadre pour gérer la localisation des logiciels au sein d'une équipe de traducteurs répartie. En version bêta depuis mars, l'outil sera facturé à l'utilisation (« pay as you go ») à partir d'août.
Mais l'un des exemples les plus probants, pour appuyer les thèses de Microsoft mardi dernier, était assurément celui de la start-up française Kobojo. La société a été co-créée en 2008 par le lauréat de l'Imagine Cup 2004 (compétition de développement internationale organisée par Microsoft). Son idée : déployer le concept du jeu de société sur les réseaux sociaux (Facebook principalement) et sur les mobiles. Dès son lancement, sa GooBox a attiré en quelques semaines plusieurs millions d'utilisateurs. Pour une petite équipe comme Kobojo (onze personnes), comment disposer des ressources pour faire face à de telles montées en charge, si ce n'est en exploitant une infrastructure de cloud public. Initialement inscrite au programme BizSpark, la start-up vient d'entrer dans le club très restreint d'IDEES, qui ne regroupe chaque année qu'une vingtaine d'élues suivies par Microsoft France.
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(*) Parmi les investisseurs et professionnels présents sur le campus de Microsoft d'Issy-les-Moulineaux pour l'European BizSpart Summit figuraient notamment Olivier Protard, de Seventure, Olivier Sichel, de Sofinnova, Guillaume Latour, d'AGF Private, mais aussi Loïc Le Meur, de Seesmic, Reshma Sohoni, de Seedcamp ou encore Chris Shipley de Guidewire Group.
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Décidément en veine, la jeune pousse Kobojo attire tous les suffrages puisqu'elle s'est retrouvée co-lauréate du prix décerné à l'issue de l'European BizSpark Summit (10 000 euros pour chacune des start-up retenues).
Adoubé par Salesforce.com, bientôt sur Azure
La deuxième société distinguée par le jury n'est pas en reste. La Britannique Artesian Solutions a déjà rassemblé un beau portefeuille de clients. Sa solution hébergée, Artesian Surveillance, s'adresse aux équipes commerciales des grandes entreprises. Elle leur collecte sur le web, de façon automatisée et personnalisée, toutes les informations pertinentes (technologies sémantiques à l'appui) sur leurs prospects et clients, leur marché et leurs concurrents. Parmi ses utilisateurs, l'éditeur compte de grands noms, dans l'industrie pharmaceutique comme Boehringer Ingelheim, Bayer et GSK, mais aussi sur d'autres secteurs (Siemens, Vodafone ou Barclays, par exemple).
Les informations collectées par Artesian se consultent à partir d'un navigateur web, depuis son mobile, ou bien directement dans l'application de CRM utilisée par les commerciaux (Salesforce principalement). Pour l'instant, l'éditeur héberge lui-même son application, sur une plateforme auditée par KPMG dans le cadre du partenariat qu'il a noué avec Salesforce.com. « Nous avons récemment prototypé notre service sur Windows Azure avec Microsoft, précise Andrew Yates, PDG de l'éditeur. Nous sommes très contents des résultats et prévoyons de rendre disponible certains éléments clés, voire la totalité de notre service, sur Azure d'ici la fin de cette année ».