Le CES de Las Vegas (du 5 au 8 janvier) vient de fermer ses portes et les annonces ont été nombreuses autour des prochains produits et des feuilles de route des fournisseurs IT. Dans les présentations toutefois, d’autres informations ont été dévoilées et méritent une attention particulière, comme l’a remarqué Robert Enderle, contributeur pour Computerworld. Lors de la keynote d’AMD, il a constaté les mises en avant de certains partenaires et notamment celle de Microsoft représenté par Panos Panay, directeur produit chez l'éditeur.
Le dirigeant a été interrogé sur l’avenir de Windows et a donné quelques indices sur le prochain système d’exploitation. L’IA devrait être au cœur de celui qu’on nomme déjà Windows 12. « L'IA va réinventer la façon dont vous faites tout sur Windows, littéralement », précise le responsable. Depuis plusieurs années, Microsoft travaille à intégration de capacités et services IA au sein de l’OS, les efforts sur Clippy ou Cortana en sont des exemples. Pour poursuivre cette démarche, la firme de Redmond a besoin d’un moteur IA spécifique capable de performances élevées avec une faible consommation énergétique. Et c’est là que l’approche d’AMD est pertinente pour Microsoft en misant sur le CPU et pas nécessairement sur le seul GPU. « La plupart des PC portables ne sont pas équipés de GPU discrets », constate Robert Enderle. Cette orientation a le mérite de ne pas amener de la complexité en ajoutant un composant supplémentaire dans le PC et de garder le processeur au centre de l’équation. Précisons qu'aujourd'hui les dernières annonces d'AMD et d'Intel autour de l'IA sur les puces pour PC (Ryzen 7000 et Raptor Lake) sont architecturées autour d'un moteur dédié pour le premier et d'un composant additionnel pour le second : XDNA Ryzen AI, une version allégée de l'accélérateur Alveo V70 (un FPGA de Xilinx en fait), pour AMD et un VPU Movidius pour Intel.
ChatGPT, Vall-E, Dall-E, au service de Windows 12
Dans le discours de Panos Panay, le prochain OS devrait être une centrale d’IA avec une multitude de fonctionnalités basées sur le langage naturel. Comment ne pas évoquer ici les investissements de Microsoft dans OpenAI qui fournit les modèles ChatGPT (agent conversationnel) et Dall-E (générateur d’image). Un récent article de Bloomberg prête à la firme américaine de vouloir investir jusqu’à 10 milliards de dollars dans la start-up qui monte. Une chose est sûre, Microsoft croit en sa technologie au point de vouloir l’intégrer dans Bing pour concurrencer le moteur de recherche de Google. On lui prête même la volonté d’infuser ChatGPT dans Word, Outlook et PowerPoint.
Il est probable que l’IA serve aussi à améliorer l’expérience utilisateur au sein des réunions Teams. Cela passera par l’ajustement dynamique du regard, la réduction des bruits ambiants, le développement d’arrière-plan créatif (avec des outils comme Dall-E). Par ailleurs, la voix est un terrain de recherche de Microsoft qui vient de publier ses travaux sur Vall-E, un modèle de text to speech qui imite avec précision les voix. Une page sur Github donne quelques exemples de cet algorithme capable de gérer les intonations et les sentiments de la voix (colère, endormi, joyeux). Une technologie capable de donner une seconde vie à Cortana ? Au final, si Panos Panay n’a pas donné de date pour la sortie de Windows 12, il a beaucoup insisté sur le travail sur l’IA et le lien avec les constructeurs et les fournisseurs IT.