Depuis octobre 2011, les internautes ont la possibilité de noter eux-mêmes les pays et exprimer eux-mêmes leur estimation de la capacité de remboursement d'un pays. Le site Wikirating vise à donner une note alternative à celle des agences de notations. Cette idée est née début 2011 dans la tête de deux ingénieurs basés en Suisse, Dorian Credé et Erwan Salembier, face à la puissance des agences de notation, le manque de transparence dans leur méthodologie, et l'absence d'alternative offerte aux investisseurs. Né après 1 an et demi de développement, ce site est basé sur le mode wiki: les utilisateurs sont aussi des acteurs. Sa mise en page ressemble d'ailleurs à s'y méprendre à l'encyclopédie participative Wikipedia. En quelques mois, le site a déjà rencontré un grand succès puisqu'il compte quelques 400 membres et environ un millier de nouveaux visiteurs chaque jour.
Polling, la note des internautesSous le nom de Polling, le premier indice a été déterminé par les internautes entre le 18 et 30 décembre 2011. Durant cette période, les 198 pays ont reçu 2542 votes uniques, dont 61 ont reçu plus de 10 votes. C'est ce qui a permis de déterminer la note des différents pays. Au final, les pays du Nord sont généralement notés plus sévérement par les internautes qu'ils ne le sont pas les agences de notation historique : Ainsi par exemple, pour la période étudiée, la Suisse obtient un AA+ sur Wikirating contre un AAA pour les agences Standard & Poor's, Moody's et Fitch. Autre exemple, la France obtient un A+ sur Wikirating contre un AAA pour les agences Standard & Poor's, Moody's et Fitch.
Associer un côté humain à la notation
Un second indice, le « Sovereign Wikirating Index » ou SWI, est, quant à lui, calculé de manière mathématique. Pour définir la note d'un pays, indicateur de sa capacité de remboursement, cet indice mêle des données de macro-économiques obtenues auprès de la BCE ou du FMI avec des critères plus humains. Ainsi cet indice est calculé à partir de la dette publique (50% du calcul), la balance des paiements (20%), le taux de croissance (10%), l'inflation (10%), le taux de chômage (10%). Le résultat est ensuite ajusté en la multipliant par un «facteur d'ajustement» composé de l'indice de développement humain (IDH) (pondération 60 %), de l'indice de perception de la corruption (pondération 20 %) et de l'indice de stabilité politique (pondération 20 %). Cette nouvelle agence de notation saura-t-elle s'imposer au monde de la finance?
ICTjournal.ch