Lorsqu’on évoque l’innovation logistique, on pense souvent entrepôts, transports routiers, multimodalité. Mais on oublie souvent les ports, ces nœuds indispensables de la logistique mondiale, comme la pandémie l’a démontré. En profondeur ou en surface, ils sont devenus des creusets d’innovation. C’est ce dont nous parlerons dans notre émission Enjeux Logistiques / Le Monde Informatique du 12 décembre.
Toutes les statistiques le démontrent, 90% des marchandises transportées dans le monde le sont par voies maritimes. Le passage du fret par les ports est ainsi un imposant enjeu économique et concurrentiel international. Pour sortir du lot et être sélectionnés par les chargeurs, les compagnies maritimes, les logisticiens, et les sites portuaires doivent devenir des hubs multimodaux agiles entre le trafic maritime et les relais routiers, ferroviaires ou fluviaux. Et l’innovation, en matière d’organisation, d’automatisation, de développement durable, de gestions des flux et des délais, est l'une des clés.
Programme détaillé et inscription
Pour en parler, nous recevrons Dominique Mathern, représentant en France du port belge d’Anvers-Bruges. Ce dernier est le 2e port européen en trafic derrière son voisin néerlandais, Rotterdam. Fin 2022, les deux approcheront 18 millions d’EVP (conteneurs équivalents 20 pieds). Anvers-Bruges met en avant deux enjeux principaux. La réduction des émissions de gaz à effets de serre, de ses propres infrastructures, mais aussi des navires. Et la multimodalité. Pour cela, il électrifie ses quais, mais est aussi impliqué dans un projet national de capture et réexploitation du CO2 par exemple. Et il travaille sur l’optimisation de ses interconnexions ferroviaires.
Une digue et des data au Havre
Pas si simple que ça, l’électrification des quais est aussi au programme au Havre comme nous le détaillera Florian Weyer, DG d’Haropa Le Havre. Mais il expliquera pourquoi selon lui le GIE Haropa créé en 2021 est une innovation en soi. Le projet porte en lui l’idée même de multimodalité, puisqu’il réunit sous un seul chapeau le port maritime du Havre, le port fluvial de Rouen et les ports parisiens comme Bonneuil-sur-Marne ou Gennevilliers. Derrière cette organisation, des projets de connexion avec une nouvelle digue au Havre, mais aussi de la donnée partagée.
Du côté du numérique, l’interfaçage des SI en particulier pour alléger la gestion des formalités liées au passage de la marchandise d’un mode à l’autre, le déploiement de la 5G ou la conception d’un double numérique du port du Havre sont au programme. En matière d’organisation, Le Havre, Rouen et Paris disposent en effet chacun d’un directeur délégué, qui a, par ailleurs, une mission transverse sur l’ensemble de l’axe Seine. Florian Weyer a ainsi la charge de la transition numérique. Ses homologues rouennais et francilien s’occupent respectivement de l’écologie et de la multimodalité.
Un double numérique pour le fond des ports
Le jumeau numérique est un sujet d’innovation fort dans de nombreux ports comme à Anvers et au Havre. Ainsi, la start-up Abim, hébergée à Marseille par l’incubateur ZeBox créé par Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM, s’en est emparée pour rationaliser la maintenance des fonds portuaires. Son fondateur, Pierre Emmanuel Peyrou, ancien plongeur professionnel, viendra nous expliquer sa solution, ses objectifs et nous parler de l’intérêt de grands ports internationaux pour le sujet.
Pour plonger dans les démarches d’innovation du secteur portuaire, inscrivez-vous pour suivre notre émission du 12 décembre 2022 à 9h.