La limite de 90 jours et la restriction de l'itinérance gratuite à une période maximale de 30 jours en continu avaient suscité pas mal de critiques, en particulier de la part des étudiants qui comptaient utiliser le mobile de leur pays d'origine pendant leur année d'études à l'étranger.
Quand les fonctionnaires de Bruxelles ont publié le texte du projet de loi pour consultation le 5 septembre, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, était en voyage Chine. Mais à son retour, il a demandé aux responsables de revoir le texte. « Le président a entendu et vu les commentaires que nous avons reçus des associations de consommateurs, des parlementaires, des intervenants, et autres… Il convient que cette proposition est insuffisante », a déclaré Alexander Winterstein, porte-parole en chef adjoint de la Commission européenne. « Nous allons donc reprendre la question à zéro, afin de déboucher sur une meilleure proposition », a-t-il ajouté.
Des frais d'itinérance gratuits toute l'année
Les membres du Parlement européen ont bien accueilli ce changement de disposition. « Les frais d’itinérance devraient être gratuits toute l'année. En acceptant une limite de 90 jours, la Commission semblait revenir sur ses promesses », a déclaré Guy Verhofstadt, président du Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. « Cette limite de 90 jours a été choisie pour permettre à 99 % des voyageurs de l'UE de ne pas payer de supplément d'itinérance », avait justifié la Commission au moment de dévoiler sa proposition. « Compte tenu du fait qu’un voyage ne dépasse pas en moyenne 12 jours », avait précisé le porte-parole.
Ce dernier a refusé de donner des détails sur la nouvelle proposition, tout en déclarant que cette semaine pourrait être propice à une nouvelle annonce. Jean-Claude Juncker doit prononcer aujourd’hui au Parlement européen son discours annuel sur l’état de l’Union. « Même s’il faudra du temps pour se mettre d'accord sur une nouvelle proposition, la disposition sera en place à temps pour qu’il n’y ait plus de frais d'itinérance l’année prochaine », a déclaré Alexander Winterstein.
Un revirement spectaculaire
Selon lui, les accusations de revirement de la Commission sur cette proposition, au cœur de son action sur les marchés digitaux, sont injustifiées. « Comme certains le disent, ce n’est pas une volte-face. C’est la prise en compte des réactions que nous recevons. Et nous n’hésiterons pas à changer de cap chaque fois que les parties intéressées nous feront part de leurs objections, chaque fois que les gens réagiront à nos consultations publiques ».