L'Environmental Protection Agency (EPA) américaine et le California Air Resources Board (CARB) ont diligenté une enquête contre Volkswagen : les deux organismes de protection de l’environnement soupçonnent le constructeur allemand d’avoir utilisé un logiciel appelé Clean Diesel permettant à ses véhicules équipés de moteur diesel de passer les tests d'émissions de gaz polluants. Installé sur certains modèles de la marque, ce programme est capable, d’après le communiqué publié vendredi par l'EPA, de détecter les appareils de contrôle homologués qui vérifient les émissions de gaz et de limiter les émissions polluantes pendant le test. L’EPA et le CARB ont découvert le logiciel après une analyse indépendante réalisée par des chercheurs de l'Université de West Virginia, en collaboration avec l’ONG International Council on Clean Transportation. Les résultats sur les niveaux d'émission ont incité les organismes à poursuivre leurs investigations. Volkswagen a reconnu avoir eu recours à ces dispositifs pour masquer des problèmes de gaz polluants.
Selon le communiqué de l'EPA, entre 2009 et 2015, plusieurs véhicules diesel quatre cylindres de Volkswagen et Audi ont été équipés du logiciel pour contourner les normes d'émissions de certains polluants atmosphériques. Environ 482 000 véhicules diesel particuliers vendus aux États-Unis depuis 2008 sont concernés par l'enquête. Parmi eux, les modèles VW Jetta, Beetle, Golf et Audi A3 commercialisés de 2009 à 2015 et les modèles VW Passat commercialisés de 2014 à 2015. Grâce au logiciel, ces véhicules semblaient répondre aux normes d'émissions et passaient les tests avec succès. Mais, selon l'EPA, dans des conditions normales, les oxydes d'azote effectivement émis par ces véhicules dans l’atmosphère dépassaient parfois la norme de 40 fois, en violation du Clean Air Act. Si les faits sont confirmés, Volkswagen est passible de sanctions pénales et pourrait faire l’objet d’une injonction. Le constructeur a d’ores et déjà été invité à mettre ses systèmes d'émission en conformité. La bourse a d’ailleurs immédiatement sanctionné cette pratique avec une baisse du titre de 22,20% (126,35 euros à 11 heures ce matin). Soit une perte de 20 milliards d’euros. Et l'amende pourrait être corsée pour le constructeur avec une sanction de 18 milliards de dollars (37 500 dollars par modèle inscriminé). Les certificats de conformité - indispensable pour la commercialisation de ces véhicules aux États-Unis - ont d'ailleurs été révoqués.
Les constructeurs automobiles, dont Volkswagen, embarquent de plus en plus de technologie et de systèmes automatiques dans leurs véhicules, et certains envisagent de livrer des voitures sans conducteur dans un futur proche. Pas sûr ces véhicules accueillent un diesel. Même en France, les autorités se sont réveillées. A Paris par exemple, les véhicules diesels seront interdits en 2020. On peut s’attendre à un véritable choc sur le marché de l’occasion, avec des voitures invendables.